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Billet de blog 6 avril 2013

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Culture, savoir et pouvoir - par Benoît Lemoine

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Culture Savoir Pouvoir

L’histoire de la Culture est intimement liée à celle du pouvoir.

Le groupe dominant impose sa langue, ses rites, ses valeurs.

Le savoir comme la culture sont dépendants de la bienveillance de l’intérêt du Prince.

Fondement de l’identité du groupe, la Culture est un instrument dont toute forme de pouvoir joue.

Le sens, la valeur attribuée à ce mot varient suivant les impératifs historiques.

L’apparition du concept moderne de Culture coïncide avec la création de son ministère.

Malraux, en 1945, est Ministre de l’Information sous De Gaulle.

En 1947, il devient délégué de la Propagande du RPF (Rassemblement du Peuple Français) créé par le Général De Gaulle.

1959, Il devient Ministre chargé des Affaires Culturelles, jusqu’en 1969.

En 1964, il inaugure la Maison de la Culture de Bourges.

Le même fut arrêté à Phom Peng le 23 décembre 1923, condamné en juillet 24 à Trois ans de prison, rentre en France en novembre 1924. Ceci pour avoir découpé un bas-relief du Temple de Banteng Sri à Angkor, pour le vendre à un collectionneur.

De la Politique Culturelle : Politique et Culture.

La culture n’est jamais neutre politiquement.

Il y a la culture dominante et la culture dominée.

Imposition de langue, de valeurs et de rites : l’assimilation passe alors par l’acquisition de la langue, la perte, la négation de valeurs ou rites. Qu’en est-il de la mixité ?

Création de la maison des cultures. La Culture de l’Autre.

Création et outils de pouvoir.

Dans le club social, régi par des codes culturels.

Signes de reconnaissance, l’accès à, adoubement. Héritage et transmission. Enrichissement critique, recul, dans les limites de la bienséance, sinon exclusion et marginalisation.

L’acquisition d’une Culture peut devenir une stratégie d’autonomisation du sujet.

Quelques éléments d’une politique culturelle allant dans ce sens.

  1. Éducation humaniste, les « bases
  2. Accès libre et gratuit
  3. Information et accompagnement
  4. Rendre la pratique aisée et facilitée
  5. Reconnaître la valeur de toute forme d’approche de la culture hors jugement, hors catalogage arbitraire et figé.

 Un double mouvement temporel

Vers le passé, les « traces »

Vers l’avenir, « esquisses »

La Culture que l’on me donne - La Culture que je me forge

Hors temps : l’instant : La culture du pur divertissement

Le « produit culturel » fabriqué, « marchandisé », qui ne vit que le temps de sa consommation.

Connaître et reconnaître – Inventer

Mémoire

Recherche

Plaisir

Transmission ; partage ; identité

Valeur ajoutée à toute activité humaine.

Lien transgénérationnel, des repères qui permettent au sujet de se définir.

Mise à distance de la réalité immédiate, des contraintes premières de survie.

 Les pratiques et les usages

Le Savoir : Connaissance, Jugement (le Beau, le Vrai), la "Valeur"

Science et culture, organisation et hiérarchisation

Langue, le véhicule culturel, dans l’Histoire la langue dominante change et s’oppose à la diversité.

La Culture comme langage symbolique.

Le capital culturel

De la Création artistique

Argent

Reconnaissance

Inventeur

Provocateur, abattre les murs de nos prisons mentales

Déchéance,

Liberté,

Excès

Altérité, toucher le public, l’émouvoir

Solitude

Donner du sens

Séduire

Misère, mort sociale, affective ou familiale

Différence

Immortalité `

Reconnaissance

 Création Soumission Liberté

Artiste à temps partiel, ne pouvant « vivre de son Art »

L’Artiste se soumet à la loi économique et « travaille », pour des petits boulots mal payés, son statut est précaire.

Frustration, rancœur et humiliation, comme si l’on obligeait les politiques et les banquiers à s’asseoir 1/3 de leurs temps derrière des caisses d’hypermarché

L’artiste se doit de bien communiquer, de savoir « se vendre », de parler de son travail, et si possible écrire dessus.

Création artistique et Marché

Avoir été, pour être.

Donner des preuves de la valeur de son travail. Avoir déjà vendu, exposé, édité, avoir déjà avant été choisi, reçu l’obédience d’autorité, être dans la création de la chaîne de valeur.

Concurrence, communication, liens entre artistes.

Entre Art et Marché

Œuvre, produit, spéculation, finance sur ou sous valorisation.

Pratique artistique et vie quotidienne, réalité, mythes. Quels retours ? hors argent

Quelle est la vraie liberté l’autonomie ? l’artiste maudit et l’hyper réussite. Postures et croyances

Stratégie de la rareté, puis du « nouveau ».

Œuvre, valeur et spéculation : statut de l’artiste, de l’œuvre.

État spirituel de la société.

La culture, dans ses créations les plus visibles : un miroir de la société. Retour à l’Histoire.

Quel souvenir avons-nous des hommes qui nos ont précédé : les traces de leurs guerres, de leurs œuvres, et leurs os.

Textes de Benoît Lemoine -  juin 2010

Arts plastiques

Un fossé entre population et création contemporaine, marché, esthétique.

L’idéologie du « Contemporain »

La contrainte du nouveau, du différent, de l’autre.

N’a de valeur que ce qui au premier regard fait rupture. Choc surprise, bizarre, inattendu, « jamais vu ».

D’où vient cette loi contemporaine (de rupture) si ce n’est de l’alliance de deux catégories d’individus.

Les acheteurs, les « nouveaux collectionneurs ». pleins aux as mais dénués de toute culture, leur ascension sociale ne reposant que sur un seul appétit : l’appât du gain, l’argent, la spéculation, le profit.

Privés de légitimité historique contrairement à la noblesse ou à la haute bourgeoisie, ils ne sont pas capables de « choisir » une œuvre ; par contre ils ont l’argent.

Dénués de toute culture, ils sont en rupture avec l’objet d leur désir.

Pour eux, la question n’est pas d’acquérir, de jouir du « beau » qu’ils sont fondamentalement incapables de définir, mais de jouir de l’acquisition, de capter de la légitimité sociale, de (dé)montrer leur pouvoir à la face du monde, par l’achat.

Leur puissance financière ne prend enfin son sens que dans ce « sacrifice rituel ». dépenser énormément pour quelque chose qui n’a pas d’utilité /de prix réel : l’Art.

Ne pouvant choisir, ils sous-traitent, vont offrir des ponts d’or à des spécialistes du marché de l’art qui leur permettent de dissimuler leur faillite culturelle en leur désignant ce qui aujourd’hui doit être acheté, la valeur montante, l’artiste qui sort du lot, grimpe (toutes les métaphores du marché renvoyant à nos origines simiesques…).

Ils concèdent d’autant plus à payer plus cher que ce qu’on leur propose sera qualifié de nouveau, venant de nulle part, en rupture historique, sociale, culturelle. Ils se veulent les représentants d’un monde nouveau qui fait table rase des vieilles valeurs. Ne pouvant prouver leur ancrage géo – historique, ils leur faut « aller de l’avant ».

L’objet acheté importe peu. C’est un symbole qu’ils acquièrent, un discours (émis par et entre spécialistes), une abstraction (la collection) ?

Plus l’objet est en rupture avec la culture du plus grand nombre, plus ils jubilent.

Achetant cet objet, ils se dégagent de la masse imbécile, ce faisant, acquièrent des lettres de noblesse, et spéculent.

Si leurs moyens le permettent, la fabrication rapide d’une collection leur permettra d’asseoir leur réputation au panthéon des amateurs éclairés, visionnaires.

Ils sont dans leur élément. La même distance entre l’économie réelle et la spéculation sur les produits (financiers) abstraits, qu’entre la culture que les peuples se forgent pour affirmer leur humanité sensible et le marché de l’Art contemporain international.

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