Les écologistes s’inquiètent de la création d’une Zone Economique Exclusive (ZEE) française en Méditerranée. À peine huit ans après sa création, la Zone de Protection Ecologique (ZPE) que la France avait mise en place en Méditerranée a été transformée en ZEE le 12 octobre 2012, ouvrant ainsi la voie à l’exploration et l’exploitation de ses fonds marins.
La France peut désormais exploiter ses sous-sols marins
Le 12 octobre 2012, la ZPE en Méditerranée est devenue une ZEE. D’après la Convention de Montego Bay, l’Etat souverain possède sur sa Zone Economique Exclusive des droits particuliers. Ces derniers permettent la conservation et la gestion des ressources naturelles, mais aussi et surtout l’exploration et l’exploitation des fonds marins et de leur sous-sol. Alors que la France avait auparavant des droits presque exclusivement écologiques sur cet espace marin depuis plus d’un an, elle y possède également des droits économiques.
Cette transformation juridique de la zone est due à la volonté officielle du gouvernement de lutter contre la surpêche et la pollution. Cependant, on peut noter que cette transformation arrive dans la même période que l’affaire du permis Rhône Maritime et les prospections du projet GOLD. On peut donc légitimement remettre en cause la sensibilité écologique du gouvernement pour se tourner vers ce qui alimente davantage l’appétit des Etats : les promesses énergétiques et en particulier les réserves énergétiques offshores.
Quel avenir pour la préservation de la faune en Méditerranée ?
La création d’une ZEE inclut un volet écologique qui entend garder les avantages environnementaux que donnait la ZPE et, de ce fait, la ZEE inclut la ZPE. D’ailleurs dans le discours du gouvernement, le principe écologique est souvent mis en avant. Il envisagerait une cohabitation entre création d’énergie et écologie. La Méditerranée permettrait la création d’énergie renouvelable très peu polluante comme l’éolien offshore et les énergies hydrolienne. Ces types d’énergies sont d’ailleurs très souvent mis en avant par les entreprises du secteur énergétique et des projets vont d’ailleurs dans ce sens.
Pourtant, il y a plusieurs raisons de s’inquiéter. La recherche et l’exploitation de gaz et de pétrole restent une priorité absolue pour tout un système politique et industriel. Le fait que sur un même espace maritime, il y ait des droits d’exploitation d’un sous-sol particulièrement riche qui cohabitent avec des impératifs écologiques va nécessairement entraîner une opposition d’intérêts entre les deux. Et, il y a fort à parier que les intérêts pétroliers et gaziers prendront l’avantage. L’inauguration en 2014 du Centre d’Essais et d’Expertises en Mer Profonde en plein cœur de la zone Pélagos en est un exemple. En effet, le fait de tester du matériel d’exploration et d’exploitation pétrolière dans une réserve destinée aux dauphins, et aux autres mammifères marins, peut être vu comme un indice de cette évolution future.