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Billet de blog 22 janvier 2014

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La course aux hydrocarbures offshore dans le monde

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’exploitation d’hydrocarbures offshore connaît un véritable engouement depuis le premier choc pétrolier de 1973. Longtemps délaissé, l’offshore est devenu rentable grâce aux nombreux progrès technologiques accomplis au cours de ces 30 dernières années en termes d’exploration et d’exploitation. Si bien, qu’aujourd’hui le pétrole offshore, toute profondeur confondue, représente 30% de la production mondiale. Une tendance à la hausse, qui n’est pas près de s’inverser.

Les chiffres de l’offshore

Si l’exploitation des ressources d’hydrocarbures en mer n’est pas une activité récente (le premier champ entré en exploitation date de 1947), il a toutefois fallu attendre les années 70 pour voir les plates-formes pétrolières maritimes se multiplier. Ainsi, le pétrole d’origine marine ne représentait que 10% de la production mondiale de pétrole dans les années 60, pour atteindre aujourd’hui les 30% (soit 25 millions de barils de pétrole/jour).

L’offshore suscite désormais l’intérêt des États et des compagnies pétrolières pour deux principales raisons. Premièrement, il s’agissait de réduire la dépendance aux pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient, notamment suite aux fameux chocs pétroliers. Deuxièmement, le pétrole issu des grands fonds représenterait 20% des réserves mondiales, selon les estimations.

La recherche, diligentée de près ou de loin par l’industrie pétrolière, permet aujourd’hui l’exploration et l’exploitation de ressources à des profondeurs de plus en plus extrêmes, augmentant ainsi par la même occasion les risques liés à cette exploitation du fait d’un environnement fortement hostile (très haute pression, température…). L’offshore atteint donc des profondeurs abyssales passant de 300 mètres de profondeur en 1979 dans le Golfe du Mexique, à 2 200 mètres au large du Brésil en 2007 et cela, malgré des catastrophes écologiques sans précédent tel que l’accident de la plate-forme Deepwater Horizon.

L’offshore généralisé aux 4 coins du globe

En plus d’atteindre des profondeurs toujours plus importantes, la recherche de pétrole en mer s’est également généralisée à l’ensemble de la planète. Une multitude de plates-formes pétrolières fleurit ainsi au large de tous les continents, de la mer du Nord aux côtes africaines et australiennes, en passant par la mer de Chine.

Qui plus est, cette course effrénée aux hydrocarbures semble s’accélérer. En effet, l’offshore profond (compris entre 400 et 1 500 mètres) représente à l’heure actuelle 6% de la production mondiale, chiffre qui devrait doubler d’ici 2020. Dans un même temps, Sylvain Serbutoviez, ingénieur exploration-production à la direction Économie et Veille d’IFP Energies Nouvelles déclarait en 2010 : « Près de 30 nouveaux champs situés sous plus de 1 000 mètres d’eau devraient être mis en production tous les ans d’ici à 2020, soit plus du double de la décennie 2000-2010. »

Avec comme exemple, le désastre du Golfe du Mexique, nombres d’associations de protection de l’environnement s’attendaient à une réglementation plus stricte pour l’arrêt ou, au moins, un meilleur encadrement de l’exploitation de pétrole en mer. Hélas, aucun geste politique n’est, pour l’heure, aller dans ce sens.

C’est même l’inverse qui semble se produire. En effet certaines sociétés, telles qu’Exxon Mobil ou Royal Dutch Shell ont assuré qu’elles consacreraient un milliard de dollars à la mise au point de technologie pour l’exploitation du pétrole à 3 000 mètres de profondeur

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