Le pays de Concarneau-Quimperlé est connu pour ses mobilisations écologistes (naissance d'Eaux et Rivières, devenue Rivières de Bretagne, Bretagne vivante très présente, ...), sociales et féministes (festival Very bad mother, Planning familial, manifestations pour les retraites, ...), il est aussi un territoire solidaire. Pour Octobre rose, pour les réfugiés, pour les violences conjugales...
Depuis un an, un collectif s'est constitué pour la paix en Palestine : le groupe Liban Palestine Sud Cornouaille. Ils ont des vidéos sur You tube, une page insta, une page facebook, et tournent en cercles de silence depuis 28 dimanche, une fois à Quimperlé et une fois à Concarneau, à 11h. Qu'il pleuve ou qu'il fasse grand beau temps, ils innovent, faisant une mini flottille du port à la plage des sables blancs, une commémoration au monument aux morts de Gaza devant les stèles des deux guerres mondiales à Quimperlé, ils font des cercles de silence à l'exemple des "folles de Mai" de Buenos Aires qui manifestent ainsi chaque semaine depuis 60 ans pour réclamer des comptes aux dirigeants sur les enfants disparus, et les victimes de la dictature.
Parmi eux, une famille qui a adopté un jeune Palestinien, Jérôme et Emna, et leur petite fille de cinq ans, Linda. Ils ont tous les quatre remué ciel et terre, contacté les ambassades, les consulats, envoyé des milliers de mails, de courriers, de dossiers, organisé le rapatriement sanitaire du père grièvement blessé lors du bombardement de son logement à Gaza. Ils ont espéré, cru que cela allait être possible... mais rien. La France a en tout et pour tout rapatrié 27 personnes de Gaza, dont 25 enfants alors que 15000 attendent la mort s'ils ne peuvent être soignés dans des hôpitaux des pays proches ou d'Europe. C'est cette course contre la montre que la famille a commencé, avec un crowfunding, l'organisation de fêtes, de tables rondes, de repas. Tout est prêt : l'hôpital de Brest prêt à accueillir le père de Yaser, défiguré, presque aveugle, peinant à respirer avec une canule.
" Plus on attend, plus c'est grave, on laisse mourir une famille, et tous les autres .." Il ne manque que le visa : comment le président de la France peut-il à la fois reconnaître l'État de Palestine en rencontrant Mahmoud Abbas et en libérant le plus ancien prisonnier palestinien en France, Georges Ibrahim Abdallah après 40 ans de détention, et ne faire soigner que 27 personnes évacuées dont 25 enfants depuis le début du conflit ?
Si la "France ne bloque plus les évacuations", alors pourquoi la famille de Yaser ne peut être évacuée ?