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Billet de blog 5 mai 2020

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Les incantations "Plusjamaisçaïste"

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

                  J'avoue être de plus en plus perplexe en lisant les tribunes "sloganistes" qui fleurissent à l'aune de cette crise sanitaire, y compris lorsqu'elle émanent d'associations ou de collectifs authentiquement, et de longue date, engagés dans le combat contre la prépotence capitaliste.
Entre celles qui veulent prévenir contre le "désenchantement" que produira une foi aveugle en un changement de paradigme spontané, et celles qui énoncent une liste de propositions toutes plus illusoires les unes que les autres dans l'état de déchéance des structures démocratiques et politiques de notre système, ces prises de paroles, en omettant le point nodal des moyens nécessaires, résonnent cruellement dans le vide...

Aucune n'ose s'aventurer sur le chemin résolument offensif que nécessite le changement tant souhaité. Un chemin pavé d'actions ciblées, stratégiques et concrètes. Pensées et réfléchies par des citoyens désobéissants et conscients du rôle qu'ils ont à jouer. Celui de mettre à mal un pouvoir imbu de son hégémonie mais qui ne tremble jamais autant que lorsqu'un corps social révolté et déterminé, met en mouvement, en action et en danger les corps qui le composent.

Si les Gilets Jaunes ont été si maltraités, c'est parce qu'ils ont eu l'affront de titiller la trouillardise d'une bourgeoisie qui se fantasme inaltérable.
En montrant qu'ils n'avaient pas peur de se révolter physiquement, en se mettant en danger, au risque d'être arrêtés, éborgnés, frappés, mutilés, ils ont fait trembler le pouvoir bourgeois.

Les déclarations, tribunes, appels et autres pétitions en ligne peuvent continuer à pulluler sans jamais inquiéter les tenants d'une organisation sociale de plus en plus totalitaire. La peur sociale et policière par laquelle ce rapport social subordonne nos vies doit changer de camp.
La ploutocratie bourgeoise doit donc être menacée là et au moment où elle ne s'attend pas à l'être. Cela implique donc d'élaborer des stratégies à court, moyen et long terme, par tous les moyens nécessaires, et sur tous les terrains occupés par la force adverse.
Hacking informatique acharné, sabotages médiatiques intraitables, blocages récurrents d'infrastructures, occupations assidues... Les pistes à explorer sont nombreuses pour attaquer sur les fronts les plus divers, avec acharnement et détermination, et avec en ligne de mire des objectifs précis et utopiques.

Quand à l'hypothétique avènement d'un gouvernement authentiquement "de gauche" ayant pour projet le démantèlement des piliers sur lesquels repose le capitalisme, il ne se montrera à la hauteur de sa tâche que si ses mandants lui rappellent, quotidiennement s'il le faut, que l'échec n'est pas une option.

Il est urgent pour les intellectuels, hommes et femmes politiques, associations et collectifs qui signent ces tribunes de regarder les choses en face : il n'y aura pas de changement sans insurrection. Cela ne dépend pas d'eux, mais toutes les incantations anticapitalistes du monde resteront stériles tant qu'elles s'obstineront à éluder pudiquement la question.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.