fabgrenoble

Abonné·e de Mediapart

6 Billets

0 Édition

Billet de blog 1 août 2011

fabgrenoble

Abonné·e de Mediapart

Projet de loi constitutionnelle relatif à l’équilibre des finances publiques

fabgrenoble

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le gouvernement a baissé le masque et reconnait enfin son incapacité à faire ce qu'elle était censé corriger (www.assemblee-nationale.fr/13/projets/pl3253.asp) : "la France est confrontée à des déséquilibres budgétaires de grande ampleur", "c’est l’insuffisante maîtrise de nos comptes publics au cours des trente dernières années, notamment en période de croissance, qui a conduit aux déséquilibres budgétaires actuels". Le problème ne date pas d'aujourd'hui (...trente dernières années...), même "en période de croissance". Il va donc falloir appliquer "la règle d'or" à la condition qu'elle soit inscrite dans la constitution (pour l'appliquer et obliger les futurs gouvernements à en faire autant).
Le gouvernement a baissé le masque disais-je...enfin pas tout à fait. En effet, cette fameuse "règle d'or" faisait partie du programme présidentiel de Nicolas Sarkozy en 2007. A la seule différence qu'elle devait être initiée après que la dette soit ramenée en dessous du seuil symbolique des 60% du PIB d’ici 2012 (source : Mon Projet). Nous en sommes encore loin! Au contraire, la dette s'est aggravée depuis son élection. Alors pourquoi vouloir à tout prix inscrire cette règle sans avoir au préalable être descendu à 60% du PIB?

Le principe de "la règle d'or" est un principe de bon sens : le montant des dépenses publiques égale le montant des recettes publiques. Faut-il uniquement une règle constitutionnelle pour la déclarer de bon sens et la faire appliquer? Bien sûr que non! Mais il est plus facile de faire appliquer quelque chose aux autres qu'à soi-même. Cette règle est aussi un aveu : l'homme est incapable de prendre de bonnes décisions, dites "sages' ou "raisonnées", si ces dernières ne sont pas imposées par des règles strictes sans échappatoire. Le choix ne s'applique plus! Le libre arbitre disparaît et laisse place à une règle purement mathématique: 1 = 1; 2 = 2 ...

A l'heure de la dérégulation du système financier, ne faudrait-il pas plutôt créer une règle qui limiterait les dettes étatiques de toutes les nations que de s'imposer une règle constitutionnelle nationale alors que la France reste encore tributaire du système financier pour une bonne partie de ses dépenses? Si la règle d'or devait s'imposer aujourd'hui, une partie des retraités n'auront plus de pensions, ou bien une baisse significative de leur revenu...Pas sûr qu'elle soit acceptée donc, sauf si nous l'appliquons, au préalable, aux régines spéciaux...

La France a encore du chemin à faire pour équilibrer ses comptes, et je suis certain qu'une règle, même constitutionnelle, ne suffira pas à rétablir la situation. L'austérité est à nos portes!

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.