FAIR: Le PIB (et sa croissance) constituent-ils des indicateurs pertinents pour la définition des orientations de votre formation politique ?
FN: Nous sommes conscients de la relativité du PIB et d’accord avec les économistes qui font remarquer, depuis cinquante ans, que de transformer le jardin du Louvres en parkings ferait augmenter le PIB Français. Certaines externalités ne sont pas prises en compte dans le PIB ; Alors que les écrits de Bertrand de Jouvenel et du Club de Rome ont plus d’un demi-siècle.
FAIR : Votre parti utilise-t-il d'autres indicateurs clés pour guider son analyse et ses propositions en matière économique, sociale, environnementale, démocratique ?
FN : Oui, la vigilance permanente et le bon sens de nos élus régionaux. Face à un projet, ils examinent les nuisances qu’il peut générer sur la vie humaine dans toutes ses acceptions (économique, sociale, environnementale, démocratique, culturelle, etc…). A titre d’exemple, nous nous sommes opposés à la construction du projet de circuit automobile de Flins-les-Mureaux, localisé au-dessus de la 2éme nappe phréatique d’Ile de France. La problématique est la même pour les futures LGV.
FAIR : Cette question fait-elle l'objet d'un débat au sein de votre parti ? Au sein de votre région ?
FN : Oui, nos élus régionaux ont abordé ce problème lors d’une réunion nationale et lors des réunions préparatoires aux Conseils Régionaux. Nous sommes très inquiets du fait de la suppression de la taxe professionnelle et de son remplacement par une dotation au prorata des valeurs ajoutées. En effet, le PIB n’est autre que la somme des valeurs ajoutées et la réforme fiscale risque de déboucher sur une compétition productiviste aveugle.
FAIR : En quoi de nouveaux indicateurs peuvent-ils avoir des répercussions utiles et concrètes sur les politiques mises en oeuvre, au niveau national et au niveau régional ?
FN : La grille ESG nous est, entre autres, particulièrement utile dans notre appréciation sur des cas concrets telle que la réhabilitation de friches industrielles polluées. Il y a un coût direct qui ne peut être ignoré !
FAIR : Quelles doivent être les processus d'élaboration de nouveaux indicateurs ?
FN : Il est clair que ces nouveaux indicateurs doivent faire consensus et qu’ils ne peuvent être mesurés que par une institution officielle indépendante comme l’INSEE ; cela étant dit nous ne pouvons pas, humainement, négliger la paupérisation croissante d’une partie du corps social Français. Le PIB par habitant reste la condition sine qua none, de toute politique sanitaire et sociale.
FAIR : Quels engagements prenez-vous, dans le cadre de la campagne des régionales, pour le développement de nouveaux indicateurs de richesse ?
FN : Nous ne sommes pas certains que la question fort pertinente posée puisse se résoudre au niveau régional. Les nouveaux indicateurs doivent être comparables entre les différentes régions voire au niveau international. Si chaque Conseil Régional construit sa propre batterie d’indicateurs, leur comparabilité serait nulle pour les décisionnaires publics