L’Homme de Droite, L’Homme de Gauche.
Caricature, oui il s’agit bien là d’une caricature. Grossir les traits de la réalité pour poser les jalons d’une réflexion sur l’Homme de Gauche et l’Homme de Droite.
L’Homme de Droite
L’Homme de Droite est celui du concret, du réel. Il propose une approche fidèle à la réalité qui revient à lever le voile des illusions : le monde est brutal. Le mérite revient non pas à celui qui en gomme les aspérités, mais qui se les approprie pour s’élever. Dans ce contexte, sa richesse devient le fruit incontestable de son travail, sa réussite : une preuve implacable de la primauté de son système de valeurs. Système qu’il légitime par l’impératif de satisfaire à « ce que nous impose le monde d’aujourd’hui ». Car il a compris ce qui meut l’humanité : l’intérêt individuel. Sa conscience du jeu collectif est en somme minimale car tout se conquiert par la volonté individuelle. Il se fait ainsi le défenseur de la méritocratie. Cette approche est la seule qui s’impose car concrète. Toute alternative est une utopie.
L’Homme de Droite est celui des valeurs qui s’héritent, celles qui constituent l’identité d’une nation. Il convient donc de s’y soumettre pour être pleinement citoyen, intégré. Sur ce thème, la gauche dit-il, a échoué ! L’intégration des minorités est un échec. L’Homme de Droite se veut ainsi le garant des normes qui font aujourd’hui de la France ce qu’elle est. Sa position, il l’explique par l’impossible conciliation avec le présent, symbole de déclin. Il fait acte de résistance dans ce qui s’annonce déjà comme la3ème guerre mondiale ou comme un choc des cultures pour les plus modérés.
L’Homme de Gauche
L’Homme de Gauche n’y voit pas de choc. Il y voit la résurgence d’une réalité sociologique longtemps occultée. Ces frictions sont le signe d’une frustration accumulée depuis des décennies dont le terreau est l’exclusion, l’incompréhension. Il n’y a pas de mauvais bougre, juste des hommes et des femmes mal-aimées. Là où l’Homme de Droite voit l’échec de l’individu ; l’Homme de Gauche voit une faute collective. Cette certitude est au fondement même de son action. La vision morale qu’il a de la société le met en tension vers une cité du mieux-être, qui laisse toute sa place à l’autre. L’Homme de Gauche est ainsi l’archétype même de l’humaniste. Il est celui des idéaux. Son action vise à forger le réel afin de le faire converger vers l’idée qu’il s’en fait. Ainsi, l’Homme de Gauche tend à démontrer la primauté des idées sur le réel, malléable.
Dans ce contexte, l’échec ne peut être lié à une erreur de diagnostic car son analyse est la plus pertinente, ses solutions les plus adéquates car fondées sur l’humain. L’échec est le fait de forces qu’il considère comme réactionnaires. Des hommes et des femmes qu’il dés-aime car s'opposant à son idée du progressisme. Une idée dont il affirme être l’unique garant.
Ayons la sagesse de questionner nos certitudes.