"Il s'agit pour moi d'une guerre de civilisation, au singulier, contre la barbarie, et non pas d'une guerre entre les civilisations, au pluriel".
La précision s'imposait effectivement. Aujourd'hui, 70 ans après la fin de l'horreur nazie, des "hommes" asservissent, violent, mutilent, assassinent avec un raffinement sans cesse croissant dans la barbarie, sous les regards médusés d'une "communauté internationale" qui semble condamnée à l'impuissance.
Combien de victimes à ce jour? Combien d'autres à venir?
Et que dire de cet effacement méthodique, dans une région souvent considérée comme le berceau de l'humanité, de toute trace des (nombreuses) civilisations préislamiques mais aussi de pans entiers de la civilisation islamique (ainsi le tombeau de Jonas, prophète reconnu par le Coran, comme hier les mausolées de Tombouctou)?
Dernières victimes en date: les temples de Baalshamin et de Baal, témoins remarquables d'un syncrétisme religieux, qui avaient traversé près de deux millénaires d'une histoire souvent mouvementée.
Bien sûr, l'histoire de l'humanité regorge de ces épisodes où, pour des raisons politiques, religieuses, idéologiques, certains édifices ou écrits furent pris pour cible. Cela étant, un tel génocide culturel me paraît sans précédent par son ampleur, par son caractère systématique.
Combien de temps encore les nouveaux barbares pourront-ils poursuivre irrésistiblement et en toute impunité leur œuvre d'anéantissement de populations entières et du bien commun de l'humanité? Que restera-t-il à sauver?