Le projet d'extension de la déchéance de nationalité agite depuis quelques semaines le landerneau politique et médiatique.
Dérive fascisante pour les uns, réaffirmation de valeurs républicaines souvent malmenées pour d'autres, etc., chacun y va de son commentaire alors que la plaie causée au pays par les attentats du 13 novembre dernier est encore grande ouverte...
Et si l'essentiel était ailleurs?
En effet, tout esprit sensé conviendra (et les politiques, quelle que soit leur position sur le sujet, l'admettent sans fard) que la détermination d'excités prêts à se faire exploser au beau milieu d'une foule ne sera nullement entamée par la perspective d'être privés d'une nationalité qu'ils vomissent. Ces individus, à l'évidence, exècrent la France et tout ce qu'elle représente.
Alors, les symboles, disent les uns, ça rappelle Vichy, clament les autres...
Même si l'on n'est jamais totalement prémuni contre un excès de zèle de la part de tel ou tel magistrat, la mesure ne devrait concerner, in fine, qu'un nombre très restreint d'individus, qui auront été capturés vivants, traduits en justice et dont la condamnation sera définitive (je ne m'étendrai pas sur les voies de recours offertes aux justiciables).
Alors, quand bien même nous serions attachés aux symboles (je le suis), est-il vraiment utile de se lancer dans une procédure de révision constitutionnelle avec toutes les discussions qu'une telle procédure implique, dont la principale mesure concernera peu de monde et sera aussi efficace qu'un pistolet à bouchon face à un lance-roquettes à un moment où la menace terroriste demeure bien réelle, comme nous avons pu le constater ces derniers jours?
La priorité serait plutôt, à mon sens, d'intensifier la lutte contre ce fléau qui nous menace tous (et pas seulement la France).