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Billet de blog 17 octobre 2023

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De l'usage raisonné des honneurs

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Trois ans après le meurtre sauvage de Samuel Paty, à Conflans-Sainte-Honorine, l'obscurantisme et le fanatisme ont encore frappé l'Éducation nationale, cette fois-ci à Arras, au lycée Gambetta.

Dans la foulée, l'édile du chef-lieu du Pas-de-Calais a émis le souhait que le nom de la victime, Dominique Bernard, professeur de lettres, soit donné à l'établissement.

Si le crime ne peut susciter qu'horreur et dégoût et s'il est indéniable que l'enseignant, dont le sacrifice a vraisemblablement permis d'éviter que le bilan humain soit plus lourd encore, mérite les hommages de la Nation, ne serait-il pas quelque peu cavalier d'évacuer, d'un trait de plume, le nom de Léon Gambetta, l'un des acteurs majeurs de l'instauration de la République?

Il serait parfaitement concevable d'honorer la mémoire de Dominique Bernard par l'apposition d'une plaque à un endroit bien en vue du lycée où il exerçait et où il a tragiquement péri et, éventuellement, par l'attribution de son nom à une salle.

À cet égard, je rappellerai qu'à Paris il fut longtemps d'usage d'observer un délai minimal de cinq ans entre le décès d'une personnalité et l'attribution de son nom à une voie publique.

Cette coutume, à laquelle les municipalités Delanoë puis Hidalgo ont dérogé à maintes reprises, avait à mon sens le mérite de ménager un recul suffisant plutôt que de céder aux effets de mode ou aux émotions du moment, aussi légitimes fussent-elles.

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