Le point 7 de cet ordre du jour est en effet rédigé ainsi :
« 37. Question de l’île comorienne de Mayotte (2). »
Remarquons qu’en note de bas de page (2) il est précisé que cette question figure dans la liste des questions mises à l’ordre du jour, mais qu’elle ne sera pas examinée.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Ce point 37 de l’ordre du jour signifie que l’Assemblée Générale de l’ONU ne reconnaît pas la souveraineté de la France sur l’île de Mayotte, ou qu’il n’y a pas de consensus de l’Assemblée pour reconnaître un tel fait. Ce qui revient au même. Il s’agit effectivement d’un fait accompli du colonialisme français. On se souvient en effet que l’île de Mayotte a été extorquée, on peut dire volée, aux Comores à l’occasion d’un référendum d’autodétermination organisé par la France en 1974. Les autorités coloniales ont utilisé les résultats de ce référendum dans une seule île pour pouvoir manipuler le droit international et conserver ainsi la main-mise sur Mayotte, une des quatre îles de l’archipel. Ces quatre îles devaient pourtant constituer ensemble la République des Comores. Oui, ensemble car la souveraineté ne peut faire l’objet de tels charcutages pour convenance politiques au mépris des réalités nationales et historiques. La souveraineté ne peut se découper au gré des intérêts stratégiques du colonisateur. Le peuple comoriens a vu ainsi son intégrité bafouée et son unité brisée. Ce vol, cette manipulation constituent une forfaiture acceptée, voire revendiquée par tous les Présidents de la République depuis Valérie Giscard d’Estaing. De plus, comme la violente crise sociale à Mayotte le montre, force est de constater que la « départementalisation » de Mayotte, et son intégration forcée dans la souveraineté française n’ont pas apporté les réponses politiques, sociales, économiques et démocratiques attendues et promises… Il est nécessaire que ces choses-là soient rappelées.