"Faut-il pleurer faut-il en rire ?"
"je n'ai pas le coeur à le dire"
elle ne voit plus le temps passé
François Chérèque vient d'annoncer qu'il fallait baisser le coût du travail. Il s'inscrit ainsi dans une continuité de pensée dont le virage de la "resyndicalisation", initié à la CFDT dans les années 80, me semble être l'origine. Depuis cette époque, les anciennes classes populaires - celles que Michel Feher identifie comme porteuse du "sanglot du petit blanc" (1) - sont devenues un obbstacle aux yeux de la gauche "postmoderne". Cette gauche, à laquelle même Edmond Maire, aujourd'hui, c'est ralliée, (2) pour qui:
- Il faut partager la richesse entre ceux qui ont un peu et ceux qui n'ont rien, parce que la richesse de ceux qui ont beaucoup est inacessible;
- il faut opter pour la compétition plutôt que pour la protection (3);
- l'Antimondialisme est de droite;
- Le progressisme est nécessairement de gauche... et tout conservatisme est de droite;
- L'immigration est une chance pour la France (4);
- C'est en "marchand" qu'on trouvera le chemin.
Cette gauche là, il est vrai qu'elle a de la suite dans les idées... Mais comment "le petit blanc" peut-il encore être de gauche ? Sont obstination à ne pas voter Front National est une (petite) pierre dans la chaussure de tous les penseurs en rond de cette gauche postmoderne... Ils sont nombreux !
(1) http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/240712/credit-estime-de-soi-partage-sapproprier-les-concepts-du-neoliberalisme http://www.franceculture.fr/emission-la-suite-dans-les-idees-michel-feher-du-collectif-cette-france-la-xenophobie-d%E2%80%99en-haut-et-s
( 2) - "Je vois également dans les propos d'Edmond Maire émerger la pensée "Terra Nova", ce laboratoire d'idées se réclamant de la gauche et qui dans une de ses récentes réflexions en est venu à conclure que les anciennes classes populaires (celles qui disposent encore ou qui ont disposé d'un emploi stable; celle qu'Edmond Maire nomme maintenant "les classes moyennes") ne sont plus de gauche et qu'il vaudrait donc mieux que le P.S. réoriente son offre électorale vers la nouvelle classe ouvrière ( les catégories sociales les plus modestes, les travailleurs à statut précaire, les femmes à temps partiel contraint de la grande distribution... etc.). Dans cette perspective une majorité de gauche devrait donc se construire sur une alliance entre cette nouvelle classe ouvrière et la classe sociale médiasphérique (les faiseurs d'opinion)." http://blogs.mediapart.fr/blog/faunus/090911/cette-fois-je-ne-suivrai-pas-edmond-maire
(4) - Le très officiel Comité d’orientation des retraites est parvenu à cette conclusion :
“L’entrée de 50 000 nouveaux immigrés par an permettrait de réduire de 0,5 point de PIB le déficit des retraites.”Xavier Chojnicki commente ces résultats en ces termes : “Il s’agit d’un processus historique lié à la structure de la population immigrée, majoritairement jeune. Comme ils sont peu qualifiés, les immigrés sont très souvent au chômage. Mais ils dépensent aussi beaucoup et sont très entreprenants. Les pensions que nous versons aux retraités sont plus que compensées par la consommation et les cotisations sociales que paient les plus jeunes, parmi lesquels on trouve des gens très dynamiques.”
Juan Pedro Quiñonero
Article publié dans « Le Courrier International» N° 1048 du 2 au 8 décembre 2010
(4) http://blogs.mediapart.fr/blog/eric-fassin/030912/une-xenophobie-normale
03/09/2012, 19:20 par Faunus
"Peu importe que les travailleurs étrangers (des enquêtes d’économistes l’ont établi) ne pèsent ni sur l’emploi, ni sur les salaires – et d’autant moins s’ils sont en situation régulière."
Si l'immigration, pour les économistes n'est pas un problème, admettez que les salariés en situation précaire (40% selon certaines sources) et les 3 millions de chômeurs puissent s'interroger: à qui et à quoi peut bien servir cette immigration ? Le monde ouvrier à une longue tradition: en cas de grève il installe des piquets de grève pour empêcher les "jaunes" de rentrer. Cette tradition a toujours été combattu par la droite au nom de la liberté du travail. Que Laurence Parisot soit favorable à l'immigration n'est pas de nature à rendre xénophobes une classe sociale qui depuis le 19ème siècle se revendique de l'internationalisme, mais peut, en effet, la conduire à faire des immigrés les victimes collatérales de sa lutte, qui ne s'est pas internationalisée à leur profit mais, bien au contraire, mondialisée au profit du capital.