J'ai regardé le 7 décembre, sur La Cinq, l'émission « C ce soir » et je n'ai pu m'empêcher de constater que l'audiovisuel public, s'il pose toujours de vrais problèmes évite, maintenant, d'en débattre les raisons.
Cette émission avait pour thème la désertification industrielle et sociétale, en France, des terres immergées non citadines et la paupérisation de leurs habitants.
J'ai trouvé révélateur de l'esprit de l'émission le moment ou un invité, élu local (LFI) de Vierzon, parlant des difficultés qu'il rencontrait, a évoqué la baisse des moyens financiers dont il disposait pour résoudre les problèmes posés par le désengagement de l'Etat dans le financement de certains services aux habitants de sa commune – fermeture du bureau de poste, absence de docteurs…etc. Il a tout de suite été contré par la représentante LRM, une autre invitée présente sur le plateau. Le meneur de jeu c'est alors interposé pour rompre l'échange en prétextant que ce n'était pas le lieu pour en débattre !
Il est pourtant évident, selon moi, que c'était bien le lieu pour en parler... Il n'est pas suffisant d'évoquer Renault et son redéploiement en Roumanie pour faire des véhicules à bas coût « Dacia » destinés aux citoyens de France en cours de prolétarisation. Pas plus qu'il ne suffit pas de constater que les couches sociales les moins fortunés achètent, dans les grandes surfaces qui ont remplacé leurs usines, des produits fabriqués eux aussi à bas coût à l'étranger. Ces achats aggravant le déficit commercial abyssal de la France.
Si on n’essaye pas de fournir un début d'explication sociétale à ces problèmes, aussi intelligemment posés qu'ils puissent être, on ne donne pas au citoyen les moyens de les comprendre politiquement.