Qu’on le regrette ou qu’on s’en félicite, un constat s’impose : Dans sa fosse d’orchestre le cercle de la raison mondialiste joue sans fausses notes. Jean-Marie Harribey dans un article du Monde Diplomatique d’octobre 2011 écrit que les démondialistes sont confrontés à un problème qui rend leurs propositions inopérantes parce que : « le processus de démondialisation a eu pour conséquence majeure de vider la démocratie de sa substance , pour confier les clés de la maison commune aux marchés financiers ». ; dans un débat sur Médiapart (08/10/2011), après que Géraud Guibert ait exprimer l’idée que pour réarmer industriellement le pays il conviendrait, « dans un premier temps » de prendre « des mesures pour éviter d’être envahi par un certain nombre de produits » Pascal Canfin lui a rétorqué : « Ah ! tu dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas » et, «c’est faux » ; et pour finir, hier soir sur France 2, Jean François Copé a enfoncé le clou : la démondialisation est une « ânerie ». La cause est entendu : la rupture aujourd’hui n’est plus entre la vieille droite et la vielle gauche mais entre les mondialistes et les démondialistes. Les premiers ne se privant pas de soupçonner les seconds de flirter avec le Front National et les seconds ne pouvant pas ne pas voir que des convergences existent entre la gauche anesthésié et la droite classique. Alors que faire quand on a conscience que les démondialistes disent le vrai et qu’on est allergique au port du Battle-dress ? La première chose à faire, me semble-t-il, c’est de bien faire comprendre, en premier lieu aux mondialistes, que le Front National n’est ni démondialiste ni mondialiste : c’est un parti d’extrême droite, donc potentiellement fasciste. La deuxième chose à faire, selon moi, serait de ne pas assimiler le vote du 16 octobre à un tour de chauffe avant le premier tour de l’élection présidentielle. Le risque, en effet, me semble grand qu’Arnaud Montebourg appelle à choisir entre un des deux candidats dès ce soir : ce serait à mes yeux une erreur. Je ne voterai le 16 octobre que pour un candidat qui aura bien compris, et bien fait comprendre, qu’il n’est plus temps aujourd’hui de jouer à la marelle avec ceux pour qui le jeu est fait. Les démondialistes eux, l’ont compris : ce que ce Steinbeck a dénoncé, en 1939, dans son roman « les raisins de la colère » est devenu le fléau mondial que ceux qui sont le bras armé du peuple se doivent de combattre. La guerre mondiale au coûts salariaux n’a pas pour objectif de rendre les pauvres des pays dit « émergents » moins pauvres mais bien de rendre plus riches les riches de tous les pays. Martine ou François sont-ils en condition pour combattre ? Il leur faudrait, bien-sûr, à l'un ou à l'autre, pour avoir quelque chance d'impressionner l'adversaire, le soutien du peuple. Et il ne me semble pas que, jusqu'à présent, ils s'en soit , l'un et l'autre, beaucoup soucié... Alors, s'ils n'ont en fait, comme on peut le craindre, pour ambition, que d'occuper la place de Sarkozy à la table des grands de ce monde pour y échanger quelques idées, le peuple n'a rien à y gagner.
Billet de blog 10 octobre 2011
Martine et François sont dans un bateau...
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