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Billet de blog 22 août 2009

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Commentaires d'un point de vue de Kevin Rudd

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commentaire d'un point de vue de Kelvin Rudd (1er Ministre social-démocrate australien) publié par "le Monde" du 13 mars 2009

Je trouve le point de vue du Premier Ministre intéressant, à plus d'un titre. D'abord, parce qu'après avoir identifié, croit-il, les causes de la crise financière et économique actuelle, il établit la feuille de route qui devrait permettre, à une social-démocratie mondiale, de sauver le libre marché, le cas échéant "à l'insu de son plein gré". Ce n'est pas irréaliste !

Dans ce jeu de rôle, la social-démocratie européenne a très bien réussi au temps du communisme conquérant... jusqu'en 1968.

A partir de cette date le capitalisme s'est ressourcé dans la nouvelle culture issue du mouvement "libertarien" de l'époque; jusqu'à être en capacité de faire tomber le mur de Berlin essentiellement par la séduction de son idéologie devenue très "tendance".

Ce renouvellement culturel du capitalisme a fragilisé le communisme... et la social-démocratie, dont, selon moi, les idées n'ont été dominantes à "l'Ouest", que parce que la peur du "bolchevique" rendait la droite intelligente... Le "bolchevique" ayant terminé sa course dans "les poubelles de l'Histoire" en 1989, la social-démocratie était, toujours selon moi, destinée à le suivre.

Mais, miracle ! Après des année de navigation en haute mer, sans remorqueur d'assistance, le capitalisme affronte aujourd'hui un typhon dont la violence inquiète un équipage pourtant expert à la manœuvre. La social-démocratie reprend donc espoir... peut être à juste raison. Mais, cette raison devrait la conduire à ne pas partager l'inquiétude du Premier Ministre australien envers "l'extrême gauche". Cet homme, je crois, se trompe, dans l'immédiat, d'adversaire.

Si mon analyse des "trente glorieuses" a quelque pertinence: c'est la peur de "l'extrême gauche" qui ramènera dans le giron de la social-démocratie la droite intelligente - dans "le Guépard", film de Visconti (1963), le prince Fabrizio, confronté à la remise en cause, par Garibaldi et ses partisans, de l'ordre féodal alors en vigueur en Sicile dit: "il faut tout changer pour que rien ne change" - je pense qu'une partie de la droite, en situation d'urgence, pourrait partager cette idée.

Dans cette hypothèse, n'en déplaise aux bons esprits qui voient dans "l'extrême gauche" un sous-marin de la droite, il n'est pas écrit qu'un vote massif pour une "gauche de gauche", aux européennes de 2009, favoriserait nécessairement une droite de droite aux présidentielles de 2012. Je demande à voir !

Mais, pour avoir une chance de voir, il faudrait, quand même, que "la gauche de gauche" surmonte, dès aujourd'hui, ses querelles de clocher...

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