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Billet de blog 28 août 2009

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A Malaucène, des papetiers qui ne se résignent pas

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un petit coup de projecture sur une manifetation de soutien aux salariés de la papeterie de Malaucène licenciés, à compter du mois de septembre, pour cause de délocalisatin de leur outil de travail à l'étranger.... Et sur la perception qu'on peut en avoir.

D'adord quelques extraits de tracts:

[...] "La crise ? L'occasion fait le larron.

A cette mondialisation en échec financier et industriel, s'ajoute la crise de l'économie mondiale, du fait de la spéculation financière. Et c'est aux salariés de l'industrie en particulier que le système présente la note:

les capitalistes font de la baisse du coût de la masse salariale la seule perspective immédiate de leur horizon

Du coup, le nombre de fermetures et de plans de licenciement atteint des proportions inédites.

Si la "crise" évoquée par tous les patrons existe bien, de leur fait - nous n'en sommes nullement responsables - celle ci provoque des effets d'aubaine: l'occasion fait le larron ! les patrons des groupes utilisent l'effet crise pour réduire la masse salariale et réorganiser dans leur logique de profit, sans que la crise ne les affecte.

Bien sur , l'intelligence collective portée par les salariés et leur syndicat CGT portent des projets de reprise ou des projets alternatifs qui voient le jour. Ces projets sont presque toujours innovants, porteurs d'avenir tant en terme de développement durable que de création d'emploi.

Mais souvent , à part des exceptions notables comme Matussière et Forest Turckheim et Voiron, malgré une mobilisation de tous les salariés, et des pouvoirs politiques locaux et pouvoirs publics qui déclarent se sentir concernés, ceux-ci n'aboutissent pas. Pas par manque de motivation, mais par un obstacle majeur: les investisseurs, en ces temps de crise, sont frileux.

En effet , le pouvoir patronal central et le pouvoir politique national voient d'un très mauvais œil que la créativité ouvrière alliée à un savoir technique de haut niveau ne débouche sur une initiative industrielle qui permette le redémarrage de l'entreprise et joue le rôle d'exemple. Force pour eux doit rester à la classe patronale.

L'amertume pour seul bagage...

D'ou l'amertume un fois le plan social appliqué, des salariés qui se retrouvent seuls, et qui ont fait l'expérience du manque total de protection légale de leur emploi, de leur contrat de travail. Ils sont réduits au déclassement , eux naguère si fièrs de leur savoir faire, de leur connaissance parfaite du procédé industriel.

Ceux qui sont passés par la prime "extralégale" savent que la somme obtenue dure peu, mais que le chômage, lui, dure longtemps. C'est ce que nous n'avons eu de cesse d'affirmer, dire et répéter depuis le 17 avril 2009.

RIEN N'EST INÉLUCTABLE, LE SITE INDUSTRIEL DE MALAUCÈNE A TOUS LES ATOUTS, TOUTES LES COMPÉTENCES HUMAINES POUR CONTINUER À PRODUIRE ! "

(extrait du tract CGT invitant à la manifetation du 26 août 2009)

Et:

"Il faut briser l'isolement entreprise par entreprise"

"Ne nous obligez pas à venir vous chercher messieurs les dirigeants des partis d gauche !"

"Voilà ce qui nous amène à réaffirmer avec force le jugement des 10 de Caterpillar " Si les dirigeants du PS, du PCF, du PG, du NPA, de LO persistent , ne faudrait-il pas que nous organisions nous même une montée à Paris ?

Cela constituerait un premier pas dans la préparation de la marche unie pour l'interdiction des licenciements qui doit être appelée dans l'unité des partis, et pour laquelle nous combattons plus que jamais."

(Extraits d'un tract qu'il m'a fallu demandé ( étonnant non ?) à un manifestant, bien seul en fin de cortège, sous une banniere du Parti Ouvrier Indépendant (?) )

Entendu dans le défilé:

"Je pense que cela va être dur d'éviter les licenciements. Les plus anciens pourront tenir jusqu'à la retraite avec leur prime mais les jeunes, compte tenu de la situation économique, vous avoir du mal à retrouvrer un emploi"

"Moi, j'ai été mis à la retraite, d'autorité, par mon entreprise et je ne me plains pas de mon sort. Mais, si le travail fiche le camp du pays c'est pas les banques, cette fois, qui vont être fragilisées mais les organismes paritares de protection sociale, ASSEDIC, Sécurité Sociale et Caisses de Retraite. Et là, je me doute qu'il ne faut pas trop compter sur le gouvernement pour les "refinancer".

- Salut, jean-Claude, d'où viens tu sur ta bicyclette avec ton sac à dos ?

- d'une manif de soutient aux papetiers de Malaucène virés à la fin du mois.

- Ah bon ! mais en quoi est tu concerné ? Tu n'y travaillais pas.

- Non

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