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Billet de blog 31 mars 2013

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Un professionnel du mensonge à l'Elysée

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Emmanuelle Ferreira, gérante de La Sicav des Analystes, Acofi Gestion, en avril 2010 (cf Les échos):

Vinci est le premier poste du portefeuille, avec 6,5 % de l’ensemble. Le groupe est un modèle de constructeur-concessionnaire intégré, avec de solides perspectives de cash-flow dans les concessions. [...].
Viennent ensuite Total et Publicis Groupe. Total est présent sur toute la chaîne pétrolière, dont l’amont constitue le cœur de métier. [...] De son côté, Publicis Groupe peut compter sur son leadership mondial dans la publicité numérique et sa présence significative dans les pays émergents.

Notre premier ministre est visiblement très proche des véritables grands de ce monde, s'il en est ! Nous savions déjà qu'il traficotait volontiers avec Vinci (affaire Notre-Dame-des-Landes), maintenant nous le voyons choisir comme directeur de sa communication celui qui dirige le Département Affaires Publiques de Publicis Consultants, le service qui accompagne les entreprises françaises ou étrangères, les fédérations professionnelles et les acteurs de la société civile dans leurs relations avec les pouvoirs publics : gouvernement, administration, Parlement, autorités de régulation et organismes publics. (cf la présentation de Jérôme Batoutpar Publicis)

Tout est dit.le communicant n°1 de Jean-Marc Ayrault et du gouvernement, son marketeur politique, se trouve des deux côtés de la barrière ; ou plutôt, puisqu'il n'y a pas vraiment de barrière, il se trouve haut placé dans les deux sphères, les affaires dites privés – mais qui concernent tout le monde, et pas seulement pour l'emploi –, et les affaires dites publiques – qui engraissent souvent le privé. Assurément, ce Jérôme Batout est un grand stratège, au moins en ce qui concerne sa pomme. Mais saura-t-il mieux nous convaincre que "la compétitivité, c'est l'emploi" ?

La boite d'agroalimentaire qui m'emploie se voit "contrainte" de réduire momentanément sa production afin d'écouler ses stocks qui grossissent. La suppression d'un CDD et la baisse du recours à l'intérim n'y suffisant pas, du régime 3x8 nous passerons probablement en 2x8. Question de compétitivité. C'est ce que nous a expliqué le patron, en omettant de dire que nous avions gagné en productivité par la mise en place toute récente de plusieurs machines. La productivité, c'est l'emploi. Sur qu'il faut être grand professionnel du mensonge pour convaincre les gens normaux que les gains en compétitivité passent par l'augmentation du nombre d'heures travaillées. Et pourquoi pas par une augmentation des salaires, tant que nous y sommes?

P.-S. (publié le 9 avril 2014) : Lorsque je dis que Jérome Batout est un professionnel du mensonge, je ne dis évidemment pas qu'il possède un caractère de menteur, une personnalité de menteur, je dis qu'il a fait du mensonge sa profession, au moins à une période de sa vie. C'est très différent et je croyais que ce serait clair pour tout le monde. Or, je me suis aperçu ces jours-ci que ce n'était pas le cas. De même, je continue de sous-estimer à quel point la publicité, la légitimité de la publicité (telle qu'elle est devenue) est admise aujourd'hui non seulement par les gens ordinaires, mais aussi par les élites, comme s'il s'agissait de saines activités de transmission d'informations…

En rédigeant ce billet, je me suis préoccupé de comprendre d'où venait ce Jérome Batout, non de comprendre ce qu'il était vraiment. C'est sa fonction (ou ses fonctions) que je visais. Mais il m'apparaît aujourd'hui que l'étude de Jérome Batout lui-même serait tout aussi intéressante. A titre d'exemple. Dans les jours qui viennent, si je trouve le temps… Mais ce ne sera probablement pas sur ce blog, pas chez Médiapart.

P.-S. 2 (le 15 avril) : A la réflexion, je vais plutôt tenter autre chose.

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