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Billet de blog 30 mars 2025

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L'agonie du médico-social

Les associations du secteur médico-social sont à bout de souffle, et l'urgence est là : il est impératif de trouver des solutions concrètes pour sortir de cette impasse. La situation est d'autant plus désastreuse qu'elle touche directement ceux qui en ont le plus besoin : les personnes en situation de handicap, qui risquent de voir leurs conditions de prise en charge se détériorer davantage faute de moyens et de personnels formés.

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Le secteur médico-social privé, en particulier dans les associations œuvrant pour les personnes vivantes avec un handicap, traverse une crise silencieuse mais profonde. 

Les professionnels qui travaillent au quotidien pour le bien-être des résidents sont confrontés à une situation alarmante où les conditions de travail se détériorent, et les salaires stagnent, voire sont inférieures au SMIC.

Depuis plusieurs années, ce secteur, essentiel à la prise en charge des personnes vulnérables, souffre de l'absence de revalorisation des grilles salariales. Si bien que de nombreux salariés préfèrent quitter ces structures pour se tourner vers des opportunités mieux rémunérées, notamment dans le secteur hospitalier ou au sein des collectivités territoriales. Le paradoxe est flagrant : l'association, qui repose sur des subventions publiques, peine à rivaliser avec le secteur public et territorial, tout en étant dépendante de ces mêmes financements pour fonctionner.

Le manque de moyens financiers et humains a un impact direct sur la qualité des soins et de l'accompagnement proposé aux résidents. Les associations se retrouvent dans une impasse : d'un côté, elles devraient garantir la sécurité et le bien-être de leurs résidents, de l'autre, elles n'ont plus les ressources nécessaires pour attirer et retenir le personnel qualifié. Les professionnels ne peuvent plus garantir cette sécurité.

Dans ce contexte, l'intérim devient une solution de dernier recours. Mais celle-ci a un coût, parfois démesuré, qui grève davantage les budgets déjà fragilisés. Des accords-cadres avec les agences d'intérim auraient été négociés par les organisations syndicales patronales, mais ces solutions restent loin d'être suffisantes pour répondre aux besoins. Les intérimaires proposés ne répondent pas toujours aux compétences attendues.

Actuellement, les négociations pour la Convention Collective Nationale Unique (CCN) suscitent des réactions contrastées au sein des organisations syndicales. Les divergences sont telles que l’on peut se demander si la volonté politique de sortir de cette crise existe réellement. Quelles sont les véritables priorités des Agences Régionales de Santé (ARS), des Conseils Départementaux et des organisations syndicales dans ce contexte ? L'heure n'est-elle pas à un vrai changement de cap ?

Les associations du secteur médico-social sont à bout de souffle, et l'urgence est là : il est impératif de trouver des solutions concrètes pour sortir de cette impasse. La situation est d'autant plus désastreuse qu'elle touche directement ceux qui en ont le plus besoin : les personnes en situation de handicap, qui risquent de voir leurs conditions de prise en charge se détériorer davantage faute de moyens et de personnels formés.

Les acteurs du secteur doivent être entendus, car l'avenir des résidents et des salariés est en jeu. L'État, les collectivités locales et les partenaires sociaux doivent enfin prendre leurs responsabilités face à une crise qui dure depuis bien trop longtemps.

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