A Landshut, il n'y a rien. Rien qu'une église cachée derriére un décor de façades sur la grande avenue déserte la nuit pavée de brume froide, violemment éclairée par des projecteurs braqués, l'avenue, peut-être, rêvant de parades triomphantes, les façades délirantes, bariolées, Louis II n'est pas loin, la Baviére son histoire. L'avenue n'a pas de trottoir, l'avenue -large, longue, imposante- est un trottoir.
Nous marcherons au milieu, assommés par tant de grandeur.
Mais l'église ? Bavaroise, proche de la Lombardie ultra-montaine et de l'Autriche sa soeur détestée d'amour, l'église porte, sur une porte dérobée, cachée encore plus, encore mieux, la mort dans un froid hivernal, sans doute, nacht und nebel sous les projecteurs, derriére le décor pimpant.
Mais à Landshut, on devine le Danube derriére la porte de la ville, la nuit le froid. Y boirons-nous un café ou une biére, dans une Gelatteria ? Des ombres passent devant la bijouterie violemment éclairée, une vitrine scintillante, vraiment.
A Landshut il n'y a rien. Qu'une lumiére allumée dans la nuit d'une ruelle obscure dans l'attente de la veillée. Dans l'attente d'un rassemblement. De retrouvailles, vraiment.