Féministes Révolutionnaires Paris (avatar)

Féministes Révolutionnaires Paris

Collectif militant

Abonné·e de Mediapart

23 Billets

0 Édition

Billet de blog 16 novembre 2025

Féministes Révolutionnaires Paris (avatar)

Féministes Révolutionnaires Paris

Collectif militant

Abonné·e de Mediapart

Violences sexistes, sexuelles et sociales : riposte féministe générale

Le 22 novembre, nous marcherons une fois de plus contre les violences sexistes et sexuelles.

Féministes Révolutionnaires Paris (avatar)

Féministes Révolutionnaires Paris

Collectif militant

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les violences sont partout

Cette année encore, les chiffres sont sans appel : 140 féminicides en France en 2024, plus de 130 depuis le début de l’année 2025 ; un viol ou une tentative de viol toutes les 2 minutes 30. Ces violences sont partout, dans nos foyers, sur nos lieux de travail et d’étude, dans la rue, sur les réseaux sociaux, au sein des institutions publiques et jusqu’au sommet de l’État.

Elles visent toutes les classes sociales, toutes les nationalités, toutes les catégories de personnes. Mais les violences sexistes et sexuelles sont décuplées quand elles touchent les populations les plus vulnérables : les femmes racisées et/ou musulmanes, les personnes handicapées, sans-papier·e·s, les travailleur·euses du sexe, et, tout particulièrement, les enfants. On estime qu’un·e enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle toutes les 3 minutes, et que 60 % des victimes de violences sexistes et sexuelles par un membre de la famille ont moins de 15 ans.

La mobilisation d'ampleur du mouvement MeToo, ces dernières années, a permis à la lutte contre les violences de gagner en visibilité. Pour autant, le combat est loin d'être gagné ; tandis que la riposte conservatrice s'organise contre les féministes et le camp progressiste en général, les violences, elles, se poursuivent.

On pense en particulier à la situation des femmes et des minorités de genre en territoire de guerre et de génocides : Palestine, Ukraine, Soudan, Congo, etc. Nos gouvernements sont complices. Non seulement ils alimentent les conflits pour servir leurs intérêts néocoloniaux et impérialistes, livrant les populations aux bombardements, aux famines, au viol comme arme de guerre et aux déplacements forcés, mais leurs politiques anti-migration empêchent les victimes de fuir et les exposent à davantage de violence.

Cette situation terrible exige une réponse à la hauteur. Soyons plus nombreuses et nombreux que jamais à descendre dans la rue, samedi 22 novembre !

L’austérité aggrave les violences

Les études de terrain le mettent en évidence : les inégalités salariales et la dépendance économique des femmes vis-à-vis des hommes aggravent les violences

Pour faire reculer les violences, c’est donc aux inégalités elles-mêmes qu’il faut s’attaquer. La hausse des revenus, la garantie de pouvoir se loger, se nourrir et se soigner, sont autant de mesures qui permettent d'échapper aux violences ou même de les prévenir. 

Les gouvernements successifs font pourtant tout l’inverse, d’où leur incapacité à endiguer les violences. En opérant des coupes drastiques dans les budgets des associations féministes, en sabotant les services publics, en rabotant les prestations sociales tout en augmentant les dépenses militaires, l’État aggrave la situation.

Refuser la confiscation de nos luttes par l’extrême droite

S’il y a un bord politique qui aime à détourner la lutte contre les violences sexistes et sexuelles pour servir son agenda, c’est bien l’extrême droite. Elle n’hésite jamais à instrumentaliser des cas de féminicides ou de viols, dès lors qu’ils lui permettent d’exprimer ses idées racistes.

Depuis plusieurs années, elle tente par tous les moyens d’imposer sa présence dans nos manifestations. Récemment, elle a même bénéficié du soutien du gouvernement, à travers la figure de Bruno Retailleau, et de la police pour tenter de marcher avec nous.

Pourtant, l'extrême droite ne cherche pas à lutter contre les violences qui frappent les femmes, les enfants et toutes les minorités de genre. Son seul agenda est un agenda raciste, elle est à la manœuvre derrière chaque loi anti-migrant·es et chaque loi islamophobe.  Les luttes féministes ne lui servent que de prétextes. Son camp, c'est celui de la défense du patriarcat, des LGBTIphobies, des Bétharram. 

Notre liberté passe par la lutte. Nous ne laisserons pas un centimètre à l’extrême droite ! La propagande raciste, haineuse et mensongère n’a pas sa place dans nos marches. À Paris, nous ne marcherons pas avec l’extrême droite. Nous mettrons tout en œuvre pour la repousser. Nous ne la laisserons pas imposer, légitimer et normaliser sa présence. Le mouvement féministe a viré l'extrême droite le 8 mars dernier ; il le refera ce 22 novembre.

Se mobiliser pour tout faire basculer

Année après année, nous continuons de dresser les mêmes constats. Mais la situation, si dramatique qu'elle soit, ne doit pas nous décourager. Car les violences ne sont pas une fatalité ; les solutions existent pour les faire reculer. Il nous manque encore la force politique pour les imposer. C’est pourquoi nous devons redoubler d’efforts et faire du 22 novembre prochain une date de mobilisation la plus massive possible. Pour imposer nos revendications, il n’y a pas de raccourci. Nous devons faire nombre sur les dates de mobilisation féministe. Nous devons aussi, à chaque fois que c’est possible, faire la jonction avec les autres mouvements d’émancipation sociale. C’est par une lutte d’ensemble que nous ferons reculer les violences. C’est par une lutte d’ensemble que nous ferons tomber Macron et son monde.

Ce que nous voulons

Dans l'immédiat, des mesures d'urgence peuvent permettre d'endiguer les violences sexistes, sexuelles et sociales en donnant à tou·tes les moyens de vivre des vies libres et dignes.

  • augmentation des revenus et indexation des salaires sur l’inflation
  • revitalisation des services publics, en particulier de santé, d'aide à l'enfance et d'éducation
  • relogement des personnes sans-abris, mal-logées et des familles menacées d’expulsion, ainsi que l'application de la loi de réquisition des logements vides
  • financement public inconditionnel des structures de prévention des violences et d'accompagnement des victimes sur l'ensemble du territoire
  • régularisation des personnes sans-papiers et abrogation de la loi asile immigration et des circulaires Retailleau
  • retrait des lois islamophobes sur le port de signes religieux
  • retrait de la réforme des retraites
  • retrait de la réforme de l'assurance chômage
  • retrait de la loi de 2016, dite de « pénalisation des clients »

Mais la lutte ne se cantonne pas aux victoires partielles et immédiates que représenterait l'obtention de l'une ou l'autre de ces réformes dans le cadre d'un système capitaliste, raciste et patriarcal. Ce sont bien les structures de domination qu'il faut détruire : ce n'est qu'alors que nous serons libres.

Tant qu'il le faudra, féministes et révolutionnaires !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.