https://youtu.be/8UZ4jVjRf5Y?si=CA2TDqKtQ0agmKBB
Fenêtre sur Cour.34 à
Fabienne Verdier.
Saison d'art de Chaumont-sur-Loire 2025 :
Elle est l'invitée d'honneur de cette édition 2025.
Depuis 40 ans, Fabienne Verdier trace sa ligne.
À l'âge de 22 ans, en 1983, elle part en Chine.
Ce sera ses années d'apprentissage et d'initiation auprès de différents maîtres, dont Huang Yuan, professeur à l’école des beaux-arts du Sichuan.
Cette rigueur, cet ascétisme du geste se retrouve dans sa dernière création pour cette édition 2025.
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Nourrie aux sources vives de la tradition picturale chinoise et d’un regard intensément sensible au bruissement du monde, la peinture développée par Fabienne Verdier depuis la fin des années 1980 ne cesse d’explorer l’univers des formes élémentaires et de donner à percevoir les parentés multiples, inouïes autant que limpides une fois dévoilées, entre matériel et spirituel, singulier et universel, for intérieur et nature habitée.
Ses toiles, jaillissements mûrement réfléchis, sont autant des « images de pensée » que des éclats condensés du visible.
Une observation minutieuse, une écoute infiniment attentive, un recueillement où chaque moment du monde vibre d’un son singulier, président au tracé de chacune, dont la simplicité n’advient qu’au terme d’une longue ascèse.
Percevoir l’unité cosmique exige le dépouillement ; fruit de celui de l’artiste, chaque œuvre offerte à la contemplation du spectateur invite à s’engager sur cette voie de transformation du regard et de soi.
Poétique de la ligne convie à une traversée de l’œuvre de Fabienne Verdier, exploration inlassable de la ligne comme vecteur d’une poésie universelle.
L’artiste, forte de son apprentissage des techniques de la calligraphie a su transcender ces pratiques pour en faire le point de départ d’un langage plastique personnel, où la ligne devient la mémoire vive du geste et l’incarnation de forces invisibles.
Dans l’art de Fabienne Verdier, la ligne ne se réduit pas à une simple délimitation formelle ; elle est l’expression d’une tension, d’une respiration et d’une énergie vitale.
Au début de son parcours, l’artiste s’inscrit dans la continuité de la calligraphie traditionnelle chinoise, où le tracé se déploie comme une chorégraphie intime entre le pinceau, l’encre et le support.
Sous l’influence de ses maîtres, la ligne est une extension de son corps, un écho à l’équilibre subtil entre l’intention et l’improvisation.
Ces premières explorations dévoilent une rigueur méditative, mais déjà perceptible est son désir de transcender les codes pour créer une grammaire nouvelle.
Au fil des années, Fabienne Verdier ouvre sa pratique à d’autres dimensions expressives.
Elle introduit une monumentalité dans ses œuvres, où les lignes s’élargissent et s’intensifient, devenant des trajectoires dynamiques qui capturent les forces en mouvement.
Ses grands pinceaux, créés sur mesure, permettent à la matière de s’écouler en larges pulsations, traduisant à la fois l’ampleur d’un geste et la profondeur d’une intention.
La ligne devient un phénomène en soi, oscillant entre fluidité et rupture, minimalisme et profusion.
La ligne est aussi le lieu d’une réflexion sur le temps.
Chaque tracé semble capturer un instant suspendu, où le geste de l’artiste devient une métaphore du passage et de l’impermanence.
Par son mouvement continu, la ligne contient en elle le début et la fin, l’élan et la résolution.
Et toujours, elle transcende sa fonction plastique pour devenir une expérience.
Le spectateur, confronté à ces diverses trajectoires, est invité à suivre mentalement le geste de l’artiste, à entrer dans le flux même de la création.
Devenue langage, mémoire et énergie, la ligne établit des ponts entre passé, présent et futur.
L’artiste nous rappelle qu’en cette dernière se joue une certaine vision de l’existence, une certaine poésie aussi.
Cette poésie du trait trouve une résonance particulière dans l’intérêt de Fabienne Verdier pour les phénomènes naturels.
Certaines de ses séries traduisent les mouvements du vent, de l’eau ou les vibrations sonores.
Ces explorations, nourries par une observation attentive des forces naturelles, témoignent d’une recherche de connivence entre l’œuvre et les énergies du monde.
La ligne devient alors une écriture capable de traduire les rythmes invisibles de la nature et de réconcilier l’homme avec son environnement.
Installée dans les Galeries hautes du Château, l’exposition part du point pour parcourir toute la diversité de la ligne plurielle de Fabienne Verdier.
Intéressée par les phénomènes naturels, les forces invisibles et les énergies vitales, l’artiste aime à établir un dialogue entre son art et d’autres disciplines, comme la musique, la philosophie ou les sciences.
Ainsi de salle en salle, le visiteur découvre-t-il des œuvres de Julius Bockelt, Cédric Lebonnois, Ralph Steiner (1899-1986), Anaïs Tondeur, Étienne Léopold Trouvelot (1827-1895) et Franz Erhard Walther, en conversation avec les siennes.
Le parcours de l’exposition résulte d’un dialogue entre l’artiste et Guillaume Logé, chercheur et commissaire d'exposition indépendant, qui a mis en évidence les liens existant entre l’univers de Fabienne Verdier et celui des artistes invités.
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Retour sur l'exposition consacrée à Fabienne Verdier à Aix-en-Provence en 2019 :
# Sur les Terres de Cézanne #.
Trois sites :
Musée Granet.
Pavillon Vendôme.
Cité du livre.
Le lien ci-dessous via Flickr vous permettra d'accéder à mon reportage effectué en 2019 :
Pour tout savoir sur Fabienne Verdier :
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Domaine de Chaumont-sur-Loire
41150 Chaumont-sur-Loire
T: 02 54 20 99 22
F: 02 54 20 99 24
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UCE - FSC/P.34 -.
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