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Billet de blog 24 mars 2017

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Dans trente jours aura lieu le premier tour de l'élection présidentielle. Je vous propose de suivre ce qu'il se passe dans ma tête de jeune français hésitant sur son vote, jusqu'au dimanche 23 avril.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je suis un citoyen français de 23 ans. Je suis récemment diplômé d'un master en coopération internationale et en recherche d'emploi depuis le début de l'année. Je me considère comme politisé c'est à dire que je m'intéresse à la politique, que je défends des causes. J'ai même milité pendant deux ans au sein du parti Nouvelle Donne que j'ai quitté quand la décision a été prise de participer à l'élection présidentielle de 2017. Je n'aime pas l'élection présidentielle et je considérais qu'un petit parti devait davantage se recentrer sur le terrain plutôt que gaspiller ses forces et son argent dans une élection impossible à gagner. Je vous propose de me suivre pendant trente jours dans mes réflexions sur cet évènement collectif qui mobilise toute notre attention. Je ne sais pas encore sur quoi j'écrirai, cela dépendra de la campagne telle qu'elle se déroulera et de ce qui me touchera le plus. Je pense être un bon sujet-type pour ce genre d'expérience. Je suis un "jeune" portant une culture politique propre à mon époque et bien souvent caricaturée par les médias. Je me considère de gauche, certes désabusé et en colère par ce que la gauche a raté, dans l'opposition puis au gouvernement. Comme beaucoup de gens aujourd'hui je m'informe principalement via internet et les réseaux sociaux, j'écoute quelquefois la radio, je ne regarde jamais la télévision sauf pour suivre les débats lors des campagnes électorales. Ce que je m'engage à vous livrer chaque jour, ce sont mes impressions sur la campagne électorale et ce qu'elles peuvent entrainer comme conséquences sur l'acte de voter (ou de s'abstenir). J'expliquerai ce qui m'importe et ce qui ne m'intéresse pas, ce qui me rassure et ce qui me met en colère dans les discours et les attitudes des candidat-e-s. En toute subjectivité certes, mais avec honnêteté.

Ce que je n'aime pas dans l'élection présidentielle c'est probablement ce qui vous énerve également. Comme tout le monde ou presque, je ne pense plus que cette élection soit la "rencontre d'un homme et d'un peuple" selon la formule consacrée, ni qu'elle soit pour autant l'approbation sans failles d'un programme politique par un corps électoral sage et informé. Comme beaucoup de gens je suis blasé par la politique, par ses affaires, par l'attitude des élus et de leur irresponsabilité. La première question que je me pose n'est d'ailleurs pas "pour qui voter ?" mais bien "irai-je voter ?". Quand je vote, c'est pour des candidat-e-s de gauche, mais je ne vote pas à chaque fois. Je n'ai pas voté pour soutenir Claude Bartolone face à Valérie Pécresse au second tour des élections régionales en Île-de-France. Traitez-moi d'irresponsable, de jeune ingrat, de cynique, je m'en fous. Je me fais une idée assez importante de la démocratie pour ne pas déléguer ma souveraineté à quelqu'un dont je n'approuve pas l'éthique. Et vous savez quoi ? Les millions d'abstentionnistes de notre pays ne crachent pas sur la démocratie comme il est tellement confortable de le croire. Ils savent simplement que la vie publique ne commence ni ne s'arrête avec un vote une fois tous les cinq ans et sont bien souvent investis dans la vie de leur quartier, dans des associations, dans des syndicats de travailleurs... Moi je crois que la politique commence là.

Alors peut-être qu'au bout de trente jours de campagne acharnée et de réflexion, je ne voterai pas. Dommage, on aura fait tout ça pour rien (ou peut-être pas) !

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