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Billet de blog 6 juin 2011

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Concentration dans l’assurance : AG2R La Mondiale, le trublion toujours en embuscade

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Les mouvements de concentration se poursuivent dans l’assurance de personnes concernant la santé, la prévoyance, la retraite et désormais les enjeux de la dépendance à prendre en compte. Force est de constater qu’il est bien difficile d’y voir clair et les médias spécialisés (l’Argus de l’Assurance en tête) font de gros efforts pédagogiques pour faire le tri entre les enjeux macro-économiques d’un futur modèle de protection sociale à la française à faire évoluer ; les stratégies de conquête des acteurs que ce soient les mutuelles, les société privées d’assurances ou les Instituts de Prévoyances (lire à ce sujet l’excellent dossier de l’Argus http://www.argusdelassurance.com/actualites/tractations-dans-la-constellation-paritaire.48004 ) ; et enfin les guéguerres au niveau des gouvernances où le jeu des égos et du pouvoir ne sont pas à négliger. Bref tout n’est pas aussi rose que ce que l’on tente de nous faire croire. Les experts s’accordent sur le fait que d’ici 3 à 5 ans seuls cinq grands groupes se partageront l’essentiel du secteur. Ces 5 acteurs devront donc occuper des positions suffisamment établies sur les 4 grands domaines de la protection sociale aussi bien dans l’individuel que dans le collectif. Certains processus de rapprochement semblent parfaitement engagés car naturels aussi bien en terme de périmètre, de culture que de complémentarité. C’est le cas du groupe Humanis fruit du rapprochement de Vauban-Humanis et Aprionis, ou de Mornay avec D&O même si de ce côté tout n’est pas encore tranché depuis que la guerre des chefs est déclarée avec la mise à l’écart brutale et sans sommation de Roger-Pol Cottereau, vice-président du Groupe Mornay. Certains rapprochements sont encore inconnus mais on évoque déjà des rumeurs concernant Humanis et APICIL. D’autres ont un temps marqué le pas comme le rapprochement annoncé entre Réunica et Pro BTP perturbé par la présence d’AG2R La Mondiale au sein du GIE Systallians. Début 2011, AG2R La Mondiale n’ayant rien fait pour clarifier les choses, la confusion était totale. Vers qui Réunica souhaitait-elle se tourner ? Vers son partenaire au sein du GIE informatique Systallians ou vers le partenaire stratégique Pro BTP officialisé depuis octobre 2010 ? Pro-BTP et Réunica ayant clairement indiqué leur volonté d’alliance et Réunica ayant redéfini la gouvernance du GIE Systallians, les choses étaient rentrées dans l’ordre. Finalement, l’AGIRC ARRCO arbitrait et donnerait son feu vert, sous certaines conditions pour la poursuite des accords avec Pro BTP. De son côté, AG2R La Mondiale soulagé de voir résoudre ses difficultés informatiques semblait se consacrer à sa lune de miel avec la Macif. De ce côté, tout semble aller pour le mieux. On ne compte plus les communiqués qui louent ce rapprochement sans apporter aucune information nouvelle ! Que peut donc bien cacher cette frénésie de communication de la part d’AG2R La Mondiale qui se poursuit au-delà du projet maintenant acquis avec la MACIF ? Est-ce dans le but de faire oublier les rumeurs persistantes d’approche de Malakof Mederic. Absorber AG2R La Mondiale aurait consolé la déconvenue de Guillaume Sarkozy dans son entreprise avortée de rapprochement avec CNP. Objectivement un tel rapprochement est contre nature et il n’y a surement pas de quoi déployer l’énergie médiatique que l’on constate de la part d’AG2R La Mondiale depuis 2 mois. Il est bien plus probable que AG2R La Mondiale cherche à rassurer sur ses difficultés de solvabilité. Comment expliquer autrement les lourds investissements publicitaires d’avril et mai 2011 où AG2R La Mondiale montre ses muscles et rappelle à coup de spot TV et de pages magazine l’étendue de son leadership : 8 millions de personnes assurées ! 350 000 entreprises clientes ! 60 branches de métiers représentées ! Mais comme le montre le spot TV où l’on se repasse une boite d’allumette, AG2R La Mondiale ne jouent-ils pas avec le feu et n’est-il pas la patate chaude qu’aucun GPS ne souhaite récupérer ?! Début mai, lors de la conférence de presse d’annonce des résultats, André Renaudin, DG du groupe AG2R La Mondiale, a cherché à minimiser en annonçant que la « crise était derrière nous » et a insisté sur la croissance du résultat sans préciser qu’il partait de très bas. Il s’est également satisfait du ratio de solvabilité sans préciser qu’il restait le plus faible du secteur. Enfin, il avouait du bout des lèvres et avec une certaine innocence (aux mains pleines) qu’il n’avait plus de problème jusqu’à Solvabilité II. Bref, si l’on écoute entre les lignes, les problèmes de solvabilité restent entier et malgré une réelle amélioration du résultats, ils ne pourront se régler par la croissance organique d’ici l’entrée en vigueur de Solvabilité II. AG2R La Mondiale doit donc absolument trouvé rapidement la proie qui lui permettra de se conformer aux directives européennes d’ici moins de 2 ans. Parions que les dernières demandes faites par l’AGIRC ARRCO à Réunica le 6 mai dernier, vont réveiller les appétits d’AG2R La Mondiale qui cherchera à créer une brèche dans l’entente entre Pro BTP et Réunica. En effet rien ne semble encore joué entre Reunica et Pro-BTP si l’on s’en tient aux dernières conditions posées par l’instance de coordination qui insiste sur le respect des règles de gouvernance établies en juillet 2009. Dans le même temps elle autorise à ce qu’au niveau des caisse de retraite, Reunica et Pro-BTP ne fusionnent pas et conservent les spécificités mais exige la création d’une gouvernance unique. La création d’une sommitale unique peut être interprétée comme la volonté d’AGIRC ARRCO de recentrer le paritarisme national au dépend des branches en forçant pro BTP à renoncer à sa spécificité professionnelle. A ce jour, les administrateurs Reunica semblent accepter ces conditions mais tout dépendra de la prochaine réunion de la sommitale Pro BTP prévue lundi 6 juin . Feuilleton à suivre, les partenaires sociaux ayant laissé à Réunica et Pro-BTP jusqu’au 30 septembre pour présenter un projet de partenariat juridique acceptable.

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