Que l’on passe progressivement de 55 organismes à 16 aujourd’hui et probablement 5 à terme, cela parait suivre le sens de l’histoire. Fini les chapelles corporatistes et unissons nous pour mettre en commun un système performant qui assure la pérennité de notre modèle français. Pas de quoi s’alarmer devant ce mouvement qui a été voulu et amorcé dés 1996 avec le rapprochement AGIRC-ARRCO. Mais les contraintes d’harmonisation et la volonté de sécuriser la solvabilité des groupes d’assurance au niveau européen expliquent-elles à elles seules la soudaine accélération de ce mouvement de concentration ? On peut en douter quand on voit le bal des faux culs qui se met en place où tout est pour le mieux en façade et où l’on se livre à toutes les intox en coulisse.
Les choses ont en réalité commencé à se compliquer lorsque les GPS ont été tenus de s’entendre au sein de partenariats technologiques comme la mise en place de l’usine retraite et la nécessaire uniformisation informatique.
Entre ceux qui jouent bon gré malgré le jeu et ceux qui en profitent pour avancer leurs pions avec des arrières pensées hégémoniques on voit peu à peu se dessiner les contradictions. On aimerait croire que les gentils sont les défenseurs du système paritaire et des valeurs mutualistes face aux intérêts privés qui n’ont pour seul objectif que le profit. Mais pourquoi dans ce cas ne s’entendent- ils pas entre GPS laissant le secteur privé à son funeste sort.
l’AGIRC-ARRCO et maintenant le CTIP sont sensés mettre de l’ordre dans tout cela et faire respecter les règles de gouvernance au sein des GPS mais on ne peut que constater les jeux d’influence des appareils , et d’intoxication qui vont bon train.
On assiste ces temps derniers à la guéguerre des communiqués, des déclarations indignées, des sommations. Des journalistes, comme par hasard très bien informés, publient des courriers ou rapportent des propos échangés sous le sceaux de la confidentialité. Toute cette agitation n’est que le reflet de la course au pouvoir et aux avantages que se livrent les représentants paritaires et ne peut malheureusement aboutir qu’à servir les intérêts privés de prédateurs en embuscade surtout lorsqu’ils se prénomment Guillaume…
Bien averti celui qui, par exemple, peut dénouer l’écheveau des intentions d’AG2R. Jugez vous-même :
- Dans le cadre de la convergence informatique et du partenariat technologique au sein du CIE Systallians avec Reunica, AG2R évoquait il y a quelques semaines la possibilité d’un rapprochement au-delà alors que Reunica avait annoncé de son côté le calendrier de son projet de rapprochement avec ProBTP.
- AG2R entretien depuis la polémique en laissant penser que le rapprochement Reunica-ProBTP constitue un obstacle à la gouvernance du GIE Systallians et en appelle à l’arbitrage de l’AGIRC-ARRCO
- MACIF et AG2R poursuivent en parallèle leur partenariat technique en matière d’assurance collective dont les conditions sont contestées par les syndicats
- Quelques mois seulement après que le cabinet Fitch Rating se soit désengagé de la notation de La Mondiale, Standart & Poor’s, le nouveau cabinet désigné en urgence, annonce quant à lui une note de A- signifiant une marge de solvabilité aux alentours des normes exigées par Bruxelles.
- On apprend quasiment simultanément que Médéric Malakoff pourrait opportunément mettre ses réserves financières considérables dans la corbeille d’AG2R-La Mondiale et effacer ainsi l’échec de sa tentative de main basse sur la CNP.
A ce petit jeu, AG2R La Mondiale risque fort d’apparaitre comme le semeur de zizanie avec qui personne ne voudra s’allier…
Il existe cependant des rapprochements qui semblent mieux engagés et se déroulent sous de meilleurs hospices. C’est apparemment le cas du nouveau groupe Humanis dont les projets de rapprochement avec Novalis Taitbout sont bien engagés puisqu’une nouvelle sommitale commune devrait voir le jour dés janvier 2012. Leur organisation paritaire semble quant à elle accepter sans état d’âme le partenariat technologique mené en parallèle avec AXA et les moyens apportés par un assureur privé.