J'éprouve de la douleur et de la colère. Le livre, "En attendant les barbares", de J.M. Coetzee, écrivain Sud-Africain et prix Nobel de littérature en 2003, m'avait bouleversé parce qu'il met en scène la barbarie contre la liberté. Aujourd'hui les barbares sont là !
Ils ne défendent aucune religion. Ignorants, dégénérés, leur capacité de raisonnement et de réplique intellectuelle est à ce point réduite qu'ils n'envisagent que la force bestiale pour nous réduire au silence. Dans cette bataille contre le monstre de la haine, la solidarité, la liberté d'expression, la démocratie et donc la défense de la République restent nos seules armes. Il faut continuer à écrire, à dessiner, à développer la vie associative facteur d'intégration pour combattre cet obscurantisme qui asservit déjà bien des peuples.
Refusons toute restriction de la parole critique imposée par les religions, les croyances ou l'ordre moral. Rejetons également les propos nauséabonds des défenseurs du chauvinisme maquillé en identité nationale, des anciens ou nouveaux tortionnaires habillés de respectabilité.
Je suis, comme tant d'autres, meurtri au plus profond de moi-même. Hier, j'ai perdu ceux qui, par leurs caricatures toujours percutantes et drôles, jamais méchantes, m'ont fait rire et surtout réfléchir tout au long de ma vie.
Je suis Charlie
Fernando Pintado
