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Billet de blog 13 septembre 2023

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La nouvelle vague des cinémas arabes déferle sur les écrans

Le Festival du Film Arabe de Fameck - Val de Fensch présente la programmation de sa 34e édition. Au total 43 films seront projetés : 33 longs métrages et 10 courts métrages. La manifestation met également à l’honneur le Maroc comme pays invité. Le jury longs métrages est présidé par le comédien Zinedine Soualem. L’invitée d’honneur est cette année la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani.

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L’édition 2023 du Festival du Film Arabe de Fameck - Val de Fensch consacre l’apparition de nouveaux talents dans le panorama des cinémas arabes, avec des œuvres qui, comme le dit si bien la réalisatrice d’Indivision, Leïla Kilani, sont « des films impertinents, dérangeants, qui renversent le regard ». Pays invité, le Maroc se distingue cette année par une production abondante et variée, l’effervescence d’un travail en cours et à venir.

Illustration 1
Goodnight Soldier réalisé par Hiner Saleem

Les nouveaux cinémas arabes privilégient l’individu au sein de sociétés en mouvement et tentent de le libérer de ses superstitions, de ses tabous et de l’autorité répressive. L’affirmation de l’individu s’exprime dans plusieurs films, dont Les Damnés ne pleurent pas de Fyzal Boulifa sur les rapports intra-familiaux et la condition homosexuelle, Poissons rouges dans lequel Abdeslam Kelaï représente des pans de vies de femmes marocaines mésestimées, Reines un road-movie féministe de Yasmine Benkiran, Machtat de Sonia Ben Slama et Inchallah un fils de Amjad Al Rasheed qui dénoncent le patriarcat, et dans Goodnight soldier, Hiner Saleem filme avec insolence et humour une passion entravée. La mise à nu des relations familiales, en particulier filiales, apparaît comme un trait nouveau chez les cinéastes, tel est le cas d’Un Été à Boujad de Omar Mouldouira, de Coup de tampon de Rachid El Ouali, du film Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania, d’Indivision de Leïla Kilani, de Derrière les montagnes de Mohamed Ben Attia, du film noir et puissant Les Meutes de Kamal Lazraq, dans lequel sont entraînés un père et son fils. La place de l’enfant fait l’objet d’une attention toute particulière dans la plupart des films de cette sélection.

Illustration 2
La Dernière reine réalisé par Adila Bendimerad et Damien Ounouri

Les rendez-vous avec l’Histoire restent un temps fort de la programmation. Les jeunes cinéastes s’emparent du récit des événements du passé pour restituer dans leur vérité des pans oubliés, défigurés ou ignorés de l’Histoire : La Dernière reine de Damien Ounouri et Adila Bendimerad, inscrit le rôle des femmes dans le roman national algérien, Juifs d’Algérie, la résistance oubliée de Bernard George, questionne les notions d’identité, de citoyenneté et de nationalité, N’en parlons plus de Cécile Khindria et Vittorio Moroni brise le silence sur le passé des Harkis. D’autres œuvres interpellent nos mémoires contre l'oubli pour une transmission à de nouvelles générations : Je reviendrai là-bas de Yassine Redissi fait revivre à l’écran la personnalité solaire du musicien Henri Tibi, Bir’em de Camille Clavel rappelle la mémoire d’un village palestinien, La Mère de tous les mensonges de Asmae El Moudir confronte les blessures d’une famille et celles de l’histoire du Maroc, Murs effondrés de Hakim Belabbes, redonne vie avec émotion aux visages et aux situations autrefois vécues par le réalisateur dans le village de son enfance.

Illustration 3
Divertimento réalisé par Marie-Castille Mention-Schaar

Dans les pays marqués par les conflits et les guerres, les cinéastes se servent de leur caméra pour évoquer les peurs mais aussi les espoirs qui animent les populations menacées. Les événements sont filmés à hauteur des regards d’enfants dans deux films d’animation empreints de poésie : Dounia et la princesse d’Alep de Marya Zarif et André Kadi et La Sirène de Sepideh Farsi. Nezouh de Soudade Kaadan et Le Voyage de Youssef de Joud Said mettent en scène avec réalisme la condition de l’enfance confrontée aux affres d’un environnement détruit par la guerre. Secouant les codes du cinéma réaliste, Sofia Alaoui surprend avec Animalia, rare film de nos programmes qui soulève un questionnement métaphysique sur la place de l’Homme dans l’univers et son rapport à l'inconnu. Ce courant « contemplatif » apparaît aussi dans le film Déserts de Faouzi Bensaïdi. Ces deux films subliment le caractère grandiose, voire magique des paysages marocains. Sur un air de musique et avec un bâton de cheffe d’orchestre, Divertimento de Marie- Castille Mention-Schaar dresse le portrait d’une personnalité exemplaire qui force l’admiration et invite chacun et chacune au dépassement de sa condition.

Face à ce panorama de créations cinématographiques, il reste le plaisir de composer son propre programme qui « renversera » notre regard.

L'équipe de programmation

Site officiel du festival : www.festival-fameck.com

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