Cette 33ème édition propose une sélection d’une quarantaine de films, qui, tous genres confondus, témoignent de la montée en puissance continue des cinémas arabes, souvent associés à des coproductions internationales. Leur qualité est reconnue et primée par leur sélection dans les plus grands festivals.
Une fois encore, le Festival sonne le rendez-vous du cinéma et de l’Histoire avec des films documentaires ou de fiction qui apportent un éclairage nouveau sur des événements du passé dont le retentissement est toujours sensible : Les 54 premières années - Manuel abrégé d’occupation militaire d’Avi Mograbi, Les Harkis de Philippe Faucon, Sur les traces de Frantz Fanon de Mehdi Lallaoui, Toute l’Algérie du monde de Malek Bensmaïl, Et il y eut un matin d’Eran Kolirin, Amira de Mohamed Diab, Voisins de Mano Khalil.
Témoins de leur temps, les cinéastes arabes s’attachent à des personnages contemporains qui à travers leur différence ou leur révolte, expriment leur désir de liberté et de vie meilleure dans leur propre pays. Ainsi, dans des films qui nous interpellent comme un cri d’alerte, la jeune génération engagée, passionnée et passionnante manifeste son intolérance face au sentiment d’étouffement et d’un avenir sans horizon, tel est le cas de Harka de Lotfy Nathan, Nardjess A. de Karim Aïnouz, Sharaf de Samir Nasr, Sous les figues de Erige Sehiri et Le Barrage d’Ali Cherri.
Dans des univers différents, les projecteurs jettent une lumière vive sur des personnages emblématiques écrasés par des systèmes oppressifs voire répressifs, Et il y eut un matin d’Eran Kolirin, Sharaf de Samir Nasr, La Conspiration du Caire de Tarik Saleh, Costa Brava, Lebanon de Mounia Akl.
La quête identitaire se manifeste dans des situations nouvelles où le protagoniste cherche à réaliser ses aspirations qu’il doit confronter aux normes et aux traditions imposées par sa société ou sa famille, comme dans les films Habib, la grande aventure de Benoît Mariage, Citoyen d’honneur de Mohamed Hamidi, Le Bleu du caftan de Maryam Touzani, Rêve de Omar Belkacemi et Soula de Salah Issaad.
L’actualité de l’exil reste un thème fort pour des cinéastes engagés comme les Frères Dardenne avec Tori et Lokita, mais aussi Europa de Haider Rashid et Ziyara de Simone Bitton.
Souvent critique, et réaliste, le cinéma nous offre aussi des perspectives porteuses d’espoir en une société meilleure grâce à l’éducation au vivre ensemble et à la citoyenneté comme dans les films En nous de Régis Sauder, Allons enfants de Thierry Demaizière et Alban Teurlai et Placés de Nessim Chikhaoui.
Plus exceptionnels, mais indispensables, quelques films venus de pays bouleversés par la guerre nous montrent qu’après le temps des armes, du chaos et des ruines, brillent les lueurs de la résilience et de la reconstruction : Radio Al-Salam de Xavier de Lauzanne , Notre fleuve... notre ciel de Maysoon Pachachi et Le Dernier piano de Jimmy Keyrouz. Les plus jeunes ne sont pas oubliés, grâce aux œuvres récentes de deux maîtres du cinéma d’animation, Le Chameau et le meunier d’Abdollah Alimorad et Le Pharaon, le sauvage et la princesse de Michel Ocelot.
Une fois encore, le 7ème Art magnifie la grandeur des hommes et des femmes dans un florilège de créations cinématographiques qui interrogent souvent sans concession le réel, mais qui sont aussi porteuses d’espoir.
Blandine Besse & Daniel Flageul pour l'équipe de programmation du Festival
Site Internet : www.festival-fameck.com