UN CINÉMA EN PLEINE ASCENSION, TÉMOIN DE SON TEMPS

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À l’heure où de nombreux conflits déchirent le Moyen-Orient, et où sur les réseaux sociaux se déchaînent des propos haineux et violents, le cinéma est plus que jamais appelé à jouer son rôle de témoin, de passeur et de miroir de la réalité faisant appel à la raison et à l’ouverture au monde. Le programme de cette 35e édition, riche de 35 longs-métrages dont 14 en avant-première et 10 courts-métrages, est fortement marqué par l’attention portée aux réalités politiques, sociétales et sociales actuelles. Dans leurs films, dont certains font appel aux codes des films de genre, les cinéastes mettent en exergue les valeurs humanistes qu’il est urgent de préserver. Souvent, le recours à la poésie et à l’onirisme permet d’atténuer la noirceur des situations.
L’actualité est toujours très présente avec plusieurs films évoquant les conflits et les traumatismes qui en résultent. Ainsi, Diaries From Lebanon de Myriam El Hajj, Les Enfants rouges de Lofti Achour, Saleem de Cynthia Madanat Sharaiha, Rabia de Mareike Engelhardt, Les Fantômes de Jonathan Millet, à travers des narrations différentes, nous emportent par la grâce de leur mise en scène et créent une émotion politique. Les heures sombres et douloureuses du conflit israélo-palestinien s’imposent avec force à notre programme par un ensemble très complet de films, documentaires et de fiction, qui nous permettent de mieux comprendre les enjeux historiques, politiques et humains qui alimentent un conflit fratricide qui défie nos certitudes et nos valeurs : Mémoires de Palestine de Serge Le Péron, No Other Land de Basel Adra, Hamdan Ballal et Yuval Abraham, Foragers de Jumana Manna et The Teacher de Farah Nabulsi.

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Un sujet douloureusement d’actualité traverse deux films émouvants Amal : un esprit libre de Jawad Rhalib et Rabia de Mareike Engelhardt, dans lesquels des enfants et de jeunes adultes sont confrontés à l’emprise d’extrémistes religieux.
Le combat des femmes pour leur respect et leur liberté est une thématique universelle récurrente qui apparaît dans une large sélection de films. Dans des genres différents, Les Filles d’Abdul-Rahman de Zaid Abu Hamdan, Les Filles du Nil de Ayman El Amir et Nada Riyadh, Under the sky of Damascus de Heba Khaled et Talal Derki, Everybody Loves Touda de Nabil Ayouch, Norah de Tawfik Alzaidi, May in the Summer de Cherien Dabis, le thème est illustré avec force et conviction pour performer les droits des femmes et exorciser les maux dont elles souffrent. Le cinéma nous surprend et nous accroche lorsqu’il met en scène d’autres formes d’expressions artistiques, la danse, le théâtre, la musique, la peinture, exaltant la liberté de création et d’affirmation de soi. Cette année, une sélection exceptionnelle comporte cinq titres autour de cette thématique : Backstage de Afef Ben Mahmoud et Khalil Benkirane, Les Filles du Nil de Ayman El Amir et Nada Riyadh, Under the sky of Damascus de Heba Khaled, Talal Derki et Ali Wajeeh ainsi que Everybody Loves Toudaet Norah.

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Toujours présentes, les questions liées à l’immigration et à l’identité sont abordées à travers de beaux portraits dans des longs-métrages délicats qui montrent des personnages singuliers se construire une identité sans nécessairement renier celle de leurs pères : Ma Part de Gaulois de Malik Chibane, Six pieds sur terre de Karim Bensalah, Marin des montagnes de Karim Aïnouz, Barbès, Little Algérie de Hassan Guerrar, La Mer au loin de Saïd Hamich.
Un film courageux Take my Breath de Nada Mezni Hafaiedh s’empare du sujet délicat de l’identité sexuelle avec sensibilité et dextérité.
Deux films de réalisateurs algériens de génération différente, prisés au festival et toujours très attendus des festivaliers : Ce n’est rien de Merzak Allouache et L’Effacement de Karim Moussaoui montrent le mal-être des jeunes de familles confrontés à la complexité de leur société.

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La sélection retient aussi des films atypiques par l’originalité de leurs sujets : les rapports de l’individu et de sa société sont évoqués dans un film aux rares accents très intimistes qui met en scène les questionnements autour de la relation amoureuse, A Nose and Three Eyes d’Amir Ramses. L’Arabie Saoudite nous surprend avec Hajjan de Abu Bakr Shawky, aux allures de « western oriental ».
Deux jolis films retiendront le jeune public : L’Arbre à contes, courts-métrages d’animation iraniens et russes sur le respect de la nature et Zarafa de Rémi Bezançon, l’épopée de la girafe offerte à Charles X par Méhémet Ali.
Un panorama de films qui aiguise la curiosité !
L'équipe de programmation
Site officiel du festival : www.festival-fameck.com