Comment avez-vous connu le festival HISTOIRES DE FEMMES ?
Cécile COURNELLE pour MAMAN M’AVAIT DIT : J'ai connu le festival grâce à filmfreeway !
Anasthasia HILDA pour P*TE : J'ai connu le festival via film freeway, je voulais proposer mon court métrage dans un premier temps aux festivals qui mettent en avant les femmes, donc celui-ci était dans mes priorités !
Sofia MACHADO-CARVALHOSA pour OMERTA : J'ai connu le festival en recherchant directement sur les plateformes, les festivals auxquels Omerta était éligible.
Est-ce que sa thématique vous intéresse particulièrement (à titre personnel par exemple) ?
Cécile : Oui, bien sûr. Malheureusement, aujourd'hui encore, beaucoup de films échouent au test de Bechdel ("un film passe le test si : 1/ il possède au moins deux personnages féminins et que ceux-ci portent un nom ; 2/ ces deux personnages ont au moins une discussion ; 3/ que cette discussion concerne autre chose qu'un homme"1]), donc je trouve vraiment nécessaire qu'il y ait des festivals comme celui-ci qui mettent en avant, comme son nom l'indique, des histoires de femmes.
Anasthasia : Oui, je pense important de pouvoir aborder l'univers de la femme sans limite. En tant que femme je veux pouvoir me retrouver dans les histoires que je vois, découvrir ou apprendre des histoires de femmes, tous ces personnages avec leurs parcours, leurs personnalités et leurs différents physiques ! Il y a tellement de choses à raconter.
Sofia : Étant la seule femme du groupe fondateur de Omerta, je suis très honorée de faire partie de la sélection officielle du festival Histoire de Femmes.
Qu'est-ce qui vous a donné l'envie de mettre la femme au cœur de votre récit ?
Cécile : Je suis une femme cisgenre, et j'ai simplement voulu raconter ce qu'on est beaucoup à vivre quand on rentre chez soi tard la nuit, après une soirée par exemple. Même si la majorité du temps, il ne nous arrive (heureusement) rien, tout notre trajet se fait dans l'hypervigilance, ou la peur de se faire agresser. J'avais envie de raconter ça, déjà pour que d'autres femmes et personnes LGBTQIA+ puissent s'identifier, et pour donner la possibilité à des hommes de comprendre ça de l'intérieur ; mais aussi pour que mon film soit une base de réflexion sur ce sujet, car si le violeur inconnu dans une ruelle sombre est une peur très ancrée dans notre société, 9 fois sur 10 pourtant, le violeur est connu de la victime.
Anasthasia : Lorsque j'écris je libère les histoires de femmes que j'ai en moi, alors j'avoue ne pas trop réfléchir... Après je dois admettre qu'il met difficile d'écrire des personnages principaux hommes, peut-être est-ce dû au fait que lorsque j'étais comédienne j'ai souvent été désireuses des rôles pour hommes alors je me fais désormais plaisir. Mais ce qui est sûre c'est que j'ai vécu et je continue de vivre des émotions en tant que femme, alors il me semble logique d'écrire des personnages féminins.
Sofia : L'idée, avec notre personnage principal, était de déjouer les stéréotypes de la femme de footballeur, nous souhaitions une femme ancrée dans la réalité et qui sait ce qu'elle veut, comme les femmes d'aujourd'hui.
Que pensez vous de la place de la femme dans le cinéma, dans l'audiovisuel en général ?
Cécile : Quand je vois l'étude sur la parité faite par le collectif 50/50, je vois qu'on en est encore bien loin (entre 2013 et 2022, seulement 27% de femmes réalisatrices)2]. Même si les hommes peuvent bien sûr avoir ce qu'on appelle un "female gaze" (comme l'a théorisé Lara Mulvey), cela a tout de même un impact sur les récits qui sont racontés, et encore beaucoup de films présentent des personnages de femmes très superficielles, ou comme faire-valoir des hommes. Mais il existe quand même des supers films avec des personnages féminins incroyables, et les choses évoluent, dans le bon sens j'espère !
Anasthasia : Que ça soit derrière ou devant la caméra, la femme fait face à certains blocage, même si ça s'améliore il nous reste encore du travail pour faire notre place. On ne dit pas d'un réalisateur qu'il est un réalisateur homme par exemple. Aussi les quantités de films produits et leurs budgets ne sont pas les mêmes si on est une femme, après ça reste des chiffres qui ne font que bouger et s'améliorer alors j'ai confiance.
Sofia : La réalité est telle que les femmes sont moins présentes au cinéma, nous le savons ce n'est pas un secret. Le fait que des festivals comme Histoire de Femmes se créent montrent que les talents sont partout et que les choses évoluent, donc continuons sur cette belle lancée.
3 mots pour nous donner envie de voter pour votre film.
Cécile : Dans mon film, on se retrouve dans la peau d'une femme qui rentre tard chez elle la nuit... sous la forme d'une partie de jeu-vidéo.
Anasthasia : Prostitution - Drame - Réalité
Sofia : Fait avec le cœur, premier film et votez pour ce qui vous plaît :)
1] https://www.telerama.fr/cinema/a-quel-point-le-cinema-est-il-sexiste-on-a-les-chiffres,137562.php
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