Comment avez-vous connu le festival HISTOIRES DE FEMMES ?
Laura BLAZQUEZ-PACHON pour 3 Minutes Suspendues : J’ai connu le festival Histoires de femmes en consultant la newsletter de Cineaste.org.
Xavier TESSON pour La 13ème heure : J'ai connu le festival via la plateforme Filmfreeway.
Alexandra MIGNIEN pour Sabbat : J'ai connu le festival via les réseaux sociaux il y a quelques années. En 2020, j'ai gagné le prix du droit des femmes avec mon film "Je suis nue" et depuis je suis le festival chaque année.
Est-ce que sa thématique vous intéresse particulièrement (à titre personnel par exemple) ?
Laura : Oui, elle m’intéresse évidemment car il me tient particulièrement à cœur de mettre en scène des personnages féminins forts et déterminés, quels que soient leurs choix.
Xavier : A titre personnel, je pense que sa thématique est incontournable. Nous devons tendre vers plus de parité aussi bien dans les récits qu'au sein des équipes techniques si nous voulons continuer de développer une vision forte et contemporaine dans le 7e Art. Pour cela, il est nécessaire de nous affranchir des clichés d'antan (la femme fatale/enfant) et des idées reçues (HMC réservé aux femmes tandis que les pôles image & son réservés aux hommes).
Alexandra : La thématique du festival m'intéresse particulièrement parce que dans tous mes films je traite de la place de la femme dans la société, de nos traumas de femmes et de nos façons de les affronter.
Qu'est-ce qui vous a donné l'envie de mettre la femme au cœur de votre récit ?
Laura : Dans les comédies romantiques ce sont presque toujours des hommes qui font de grandes déclarations. D’après ma propre expérience, quand une femme se retrouve à avouer ses sentiments, c’est déjà perdu… et c’est en cela que le choix de Maëlis m’intéresse. Un happy end n’est pas si évident !
Xavier : Durant mes recherches pour nourrir le scénario, j'ai découvert une vidéo INA datant de 1984 dans laquelle Marguerite Duras se confie sur son alcoolisme. Elle raconte à Bernard Pivot ses premières ivresses, son delirium tremens, sa cure de désintoxication ainsi que l'origine de sa maladie. Selon ses dires, ce sont les hommes, ou plutôt ses différents amants qui l'ont toujours poussé à boire et donc, qui l'ont entraîné dans cet enfer. A la suite de cette vidéo, j'ai décidé d'orienter davantage mes recherches sur les addictions avant de découvrir des similitudes existant entre la dépendance à l'alcool et celle aux pervers narcissiques.
Alexandra : Je suis cheffe monteuse dans le cinéma depuis 13 ans et j'ai monté beaucoup de films écrits et réalisés par des hommes. Ce sont des bons films mais je ne me suis jamais vraiment reconnus dans les sujets traités ou les personnages féminins. J'avais envie de raconter ma propre vision de ce que c'est d'être une femme.
Que pensez vous de la place de la femme dans le cinéma, dans l'audiovisuel en général ?
Laura : Clairement, il n’y a pas assez de personnages féminins forts, complexes et intéressants sur nos écrans. Il faut changer ça !
Xavier : Je pense que grâce aux talents de Julia Ducournau, de Claire Mathon, d'Anne Seibel ou encore de Justine Triet, la place des femmes à des postes clefs est devenue une évidence pour n'importe qui mais qu'elle le sera définitivement lorsque l'on perdra l'habitude de se questionner sur le sexe de la personne qui a réalisé, filmé, maquillé, monté "untel" film.
Alexandra : Il y a de plus en plus de femmes dans le cinéma et j'en suis ravie, pendant des années c'était très compliqué de faire sa place (ça l'est encore, surtout dans certains métiers techniques) mais on progresse. J'aimerais juste qu'on laisse aux femmes plus d'opportunités de faire des films, et aussi potentiellement de se planter (comme c'est le cas pour les hommes), sans forcément mettre ça sur le dos de notre genre et nous laisser recommencer encore et encore jusqu'à ce qu'on trouve notre style et notre public.
3 mots pour nous donner envie de voter pour votre film.
Laura : Tout d’abord il est COURT, et surtout INTENSE puisqu’il correspond à un MOMENT de vie très spécifique.
Xavier : J'ai l'impression que l'alcoolisme chez les femmes est encore aujourd'hui un sujet tabou et nécessite une meilleure visibilité. C'est pourquoi j'ai essayé d'inclure ce sujet sensible au centre d'un film de genre dont l'atmosphère anxiogène a pour objectif de retranscrire le plus fidèlement possible la sensation de manque éprouvée par les alcooliques tout en évitant d'être moralisateur.
Alexandra : Injustice, sororité et sorcières

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