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Billet de blog 3 juillet 2023

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L'âme de l'animation

Et si on allait voir un film d'animation? Le Festival Résistances projette "Le chant de la mer" de Tomm Moore et d'autres chefs d'oeuvre du genre pour ouvrir notre regard à la diversité des imaginaires.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

     Tomm Moore est l’un des rares réalisateurs de films d’animation à s’être fait un nom dans le milieu du cinéma. Ses trois premiers longs métrages, Brendan ou le Secret de Kells,(2009), Le chant de la mer (2014) et Le Peuple loup (2020) sont immédiatement reconnaissables :  un graphisme nourri de motifs celtes, des personnages aux visages très géométriques, et une inspiration féérique pour cet irlandais qui est aussi scénariste. Assistant réalisateur de Mamoru Hosada sur Belle, programmé par les jeunes de la MJC de Pamiers en séance spéciale, il a également produit Parvana, une enfance en Afghanistan. Autant dire que c’est aujourd’hui une personne incontournable pour qui s’intéresse au cinéma d’animation.

Illustration 1
Ben sortant de la caverne du Grand Chanaki - Le chant de la mer - Tomm Moore

  Mais qui s’intéresse au cinéma d’animation, ce genre à tord étiqueté « réservé aux enfants »? Dès les années 60 , les JICA (Journées Internationales du Film d’Animation) s’installent à Annecy, qui connaît aujourd’hui l’un des festivals les plus importants du secteur. Tomm Moore y a d’ailleurs présenté cette année sa dernière création consacrée à Léonard de Vinci. Les écoles françaises forment parmi les animateur-rices les plus réputé.es au monde. Mais l’animation reste considérée comme un sous-genre, coincé entre le 9° art (la BD) et le 10° art (le jeu vidéo). Quelques noms surnagent : Marjane Satrapi obtient avec Persépolis - adapté d’une bande dessinée - le prix du jury à Cannes en 2007 ;  les studios Disney, Pixar ou Gibli entretiennent des identités visuelles fortes. Mais au-delà de ces grosses productions assez réalistes, comment des films auxquels le dessin, la peinture ou l’informatique donnent une liberté formelle totale restent-ils ignorés du grand public? Nous avons pourtant co-produit en France des chefs d'oeuvre de Paul Grimaud, Jean-Français Laguionie, René Laloux, Michel Ocelot, Sylvain Chomet, Sébastien Laudenbach, Jeremy Clapin, Florence Miailhe (enfin une femme!)… 


    Dans la version française du Chant de la mer, c’est Nolwenn Leroy qui interprète avec une musicalité parfaite le voix de Bruna, la mère de Ben et Maïna. En l’absence de celle-ci, les deux enfants se chamaillent ou se réfugient dans de vieilles légendes, sur la sorcière aux hiboux, le grand Chanaki, le géant Mac Lir… C’est tout un monde féérique qui se déploie pour les enfants. Mais ce n’est pas parce que les personnages principaux sont des enfants que le film est réservé aux enfants! Il sera question de la place des émotions, de la douleur de l’absence, de l’importance d’un chez-soi. Voir une telle animation, c’est plonger dans les couches profondes de la psyché en sachant que le chemin esthétique et émotionnel ne nous laissera pas dans l’inconfort. Accordons-nous ce temps laissé à la magie et à l’imaginaire. Retrouvons le chemin du rêve, car, comme le dit Apollinaire, « le rêve est la meilleure chose qui soit au monde, car c’est grâce à lui que nous avançons dans le réel ». 

Le chant de la mer, de Tomm Moore sera projeté en séance Jeune Public - jeudi 13 juillet à 10h

D’autres longs métrages d’animation sont programmés au cours du Festival : 
Shaun le Mouton, séance en plein air au Cada / Cairn samedi 8 juillet à 22h30
Le sommet des dieux, séance en plein air sous la Halle Saint Volusien lundi 10 juillet à 22h30
Belle, séance spéciale programmée par la MJC de Pamiers, mercredi 12 juillet à 21h

Elodie Fuchs

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