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Billet de blog 5 juillet 2023

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Palestine : deux décors pour un même combat

En Palestine, pour disposer de la terre, les Israéliens confisquent l’eau ou la plante sauvage. Deux films mettent en lumière les mécanismes de la colonisation au quotidien.

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Qu’elle était verte ma vallée 


The fading valley, réalisé par Irit Gal en 2013 - projeté jeudi 13 juillet à 14h dans le cadre de la thématique Eau : l'or bleu

    Comment vivre au quotidien, quand on est paysan, sur une terre aride, et que l'on vous confisque l’eau? On attend la citerne, sans savoir si elle arrivera jusqu’à vous. Au désarroi de voir souffrir ses bêtes et s’assécher les champs s’ajoute la colère. La colonie d’à côté, qui puise plus profondément, est verdoyante. On y cultive les bananes et les fleurs. Les paysans palestiniens acculés y trouvent parfois du travail comme journaliers. 

Illustration 1

Le chardon de la discorde 
Foragers, réalisé par Jumana Manna en 2022 - projeté jeudi 13 juillet à 18h dans le cadre du Zoom Palestine

    
    Le za’atar et l’akkout, sortes de thym et d’artichaut sauvages, font partie du patrimoine culinaire arabe. La loi de protection de la nature israélienne en interdit la cueillette. Désormais des sociétés israéliennes cultivent le za’atar et le commercialisent, uniquement pour le marché arabe. A la captation capitaliste et culturelle s’ajoute une façon plus sournoise d’empêcher un certain rapport du peuple à la terre. 

Illustration 2

Guérilla des champs 
    
    L’israélien The Fading Valley comme le palestinien Foragers sont des documentaires peu bavards. Les images sont éloquentes. Les gestes autour de l’eau ou des plantes sauvages traduisent la fatigue de l’adaptation à des conditions difficiles, comme la profondeur historique d’un patrimoine. Israéliens et Palestiniens engagent un rapport différent à la terre. Comment ne pas être frappée par le contraste entre d’une part les énormes pick up climatisés de rangers parfois menaçants et d’autre part celles et ceux qui pâturent ou qui cueillent, à pied, dans des paysages dont ils connaissent les moindres recoins, tant ils sont emplis de mémoire. 
    Arpenter, se cacher, parler peu. Car en face se dresse l’armée, qui interdit l’accès à des terres agricoles déclarées zones militaires, ou les officiers de protection de la nature, qui infligent des amendes aux cueilleurs. Le dilemme affleure sans cesse : s’accrocher à la terre, assumer de braver la justice, pour affirmer l’identité d’un peuple, ou renoncer à transmettre et se réfugier dans les souvenirs? 

Elodie Fuchs

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