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Billet de blog 5 juillet 2024

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Il y a 50 ans, nous avons frôlé une révolution

Portugal 1974 : les guerres coloniales font rage, et la jeunesse qui périt sous les drapeaux se révolte. Récit par Maria de Medeiros des fameuses journées de la Révolution des oeillets - avant de revenir avec Sousana de Sousa Diaz sur la réalité de la dictature.

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Capitaines d’avril, fiction de Maria de Medeiros (2000) sera projeté samedi 6 juillet en grande salle dans la cadre du Zoom Portugal

Salazar, qui a incarné la dictature portugaise, décède en 1970, mais le régime se maintient encore quatre années, jusqu’à la fameuse et iconique Révolution des oeillets. L’actrice Maria de Medeiros reconstitue fidèlement les journées du soulèvement du Mouvement des Forces Armées, soutenu par la population lisboète. Elle nous rappelle que si elle n’a fait que 4 morts, elle s’ancre dans les crimes horribles qui ont été commis par l’armée portugaise en Afrique. 

Le souffle que retrouve le film se poursuivra près de deux ans, jusqu’à ce que la social démocratie - effrayée en Europe par l’arrivée possible de communistes au pouvoir en pleine guerre froide - ne sabote la Révolution. Le PREC (Processus Révolutionnaire En Cours) amorce pourtant de grands changements : grèves, occupations d’usines et de terres, autogestion, vaste programme de nationalisation des entreprises considérées d’intérêt public… En 1977 le FMI étouffera dans l’oeuf  toute l'expérience.

Illustration 1


48, documentaire de Sousana de Sousa Dias, sera projeté dimanche 7 juillet en grande salle dans le cadre du Zoom Portugal

On a parfois gardé l’image d’une dictature portugaise relativement aseptisée, réduite aux 3 F (fado, football, Fatima). Sousana de Sousa Dias, comme dans toute son oeuvre, interroge ici la mémoire et les archives de 48 années de dictature. Elle révèle un régime férocement acharné à réduire au silence communistes et syndicalistes. La parole de celles et ceux qui ont été torturé.es par la PIDE, la police politique, est glaçante - mais extrêmement digne. 

La réalisatrice filme l’Histoire à hauteur de regard, dans ce qu’elle impacte des gens ordinaires qui nous ressemblent. Partant de photographiques de prisonnier.es produites par la PIDE elle-même, elle leur donne une profondeur qui nous révèle ce que c’est concrètement qu’une dictature fasciste. A l’heure actuelle, il serait bien de s’en rappeler. 

Illustration 2

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