Heureux suspens
Ca démarre comme un thriller : des arbres en N&B, remplacés par un champ de maïs en couleurs, l’évocation de la peur qui s’est installée en 2011, des disparitions, des passages de camions… En 2021, Roman Kerneur et Fany Fulchiron reviennent sur les évènements qui, dix ans plus tôt, ont agité et transformé la ville de Chéran, au Mexique. Vidéos d’archives, témoignages et immersion dans la vie quotidienne actuelle des habitants permettent de déplier la complexité d’une lutte. La peur des talamontes fait place à la révolte, qui met en lumière une conscience écologique et réactive une conscience sociale.
Ecologie et démocratie
Dans ce Mexique rural, le danger pèse de la même façon sur les paysans, les femmes, les arbres ou la source. Ils sont menacés de mort. Le lien qui existe entre la communauté indigène purépecha et son territoire fait partie d’une culture vivante. La lutte pour préserver la forêt, avec des armes aussi dérisoires que des cloches ou des feux d’artifices, révèle la corruption de la police comme des hommes politiques. Elle ranime surtout un savoir démocratique. Les habitant.es de Chéran retrouvent d’anciennes pratiques pour désigner des représentants des 4 quartiers de la ville qui soient au service de toute la communauté. Et la population de scander « Chéran ne se vend pas, s’aime et se défend ».
Les arbres meurent debout sera projeté samedi 12 juillet à 14h30 en présence son co-réalisateur Ronan Kerneur. Enseignant de sciences sociales, il a documenté plusieurs expériences politiques alternatives en Amérique latine.

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