"la responsabilité mise sur le dos des hommes est énorme"... plaide la spectatrice relayée par une autre voix féminine.
Michèle Dominici fait preuve de pédagogie et explique son point de vue : si le patriarcat asservit bien l’ensemble d’une société, son propos est de montrer que dans ce système-là, les hommes ont plus de privilège que les femmes. Notamment, dans les années 50 et 60, celui de rêver une carrière, quand la femme de la classe moyenne est assignée au destin de femme au foyer.
Travaillant à partir de journaux intimes, Michèle Dominici a dégagé le parcours type de la condition féminine de l’après-guerre : la joie d’un mariage d’amour, le déménagement pour suivre le travail du mari, la solitude dans un appartement, la joie du premier enfant, le manque de temps pour soi, et puis la douleur du départ des enfants. Avant d’ouvrir la réflexion avec le propos d’une des femmes dont nous entendons les mots : « nos époques nous commandent » bien plus que nous ne le pensons.
Mais un spectateur insiste : c’était peut-être quand même mieux avant, avec les femmes au foyer, il y avait plus de stabilité dans les couples… Michèle poursuit un travail de pédagogie qui pouvait nous sembler avoir déjà porté ses fruits : ce n’est pas parce qu’on ne peut pas partir que c’est stable. Et d’évoquer pudiquement les carnages de l’intimité.
Elle cite Baptiste Morizot : « militer, c’est rendre insupportable des choses qui l’étaient ». Et nous partage son rêve : que les femmes puissent investir l’espace public tout autant que les hommes l’espace privé, sans honte.
Merci Michèle pour la clarté de ton propos qui nous a permis de mesurer qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire pour la déconstruction des totems et déesses du patriarcat.

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Le film est accessible en ligne sur la boutique Arte.