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Billet de blog 7 juillet 2025

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Bienvenue au Gouinistan réel

Avec "Lesvia", Tzeli Hadjidimitriou documente les évolutions d’une communauté lesbienne estivale sur l’île mythique de Lesbos. Sex, sex and sun… malgré la réprobation sourde des habitants.

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Le voyage au Gouinistan, proposé par le Festival Résistance, fait salle sombre tous les soirs à 18h, même pour un documentaire. Le comité de programmation de ce zoom pays original vient d’ailleurs de proposer une traduction LSF en 3 signes de ce nouveau pays. Tout.e un.e chacun.e peut également en donner une définition chaque jour - les plus drôles, les plus poétiques ou les plus touchantes étant lues pour introduire la projection du jour. 

Dimanche 6 juillet a été présenté Lesvia. La cinéaste Tzeli Hadjidimitriou est née sur l’île de Lesbos. Cette île est possiblement celle de la naissance de Sappho, célèbre poétesse de l’Antiquité grecque qui aimait et célébrait les femmes. Elle-même lesbienne, Tzeli retrace l’histoire du village d’Eressos, des années 70 à nos jours. Dans ce petit bout de terre perdue, une communauté estivale de femmes naturistes s’y installe, de manière informelle, sur la plage. Les femmes peuvent s’y promener sans honte et surtout en sécurité. Façon de nous rappeler que la liberté n’est pas seulement intérieure mais qu’elle est aussi rendue possible (ou pas) pas des conditions sociales. Cette utopie initiale de femmes libres de s’aimer en public ne manque pas de heurter les villageois, inquiets pour « leurs » femmes, puis pour leur travail. Au fil des décennies et des évolutions, les avis pourtant se nuancent. Opportunité touristique, économique, culturelle, ou sentiment d’invasion, toutes les voix se mêlent. 

La communauté lesbienne d’Eressos se transforme aussi au fil des générations. L’argent devient-il la condition d’être qui l’on veut être, en permettant de privatiser des espaces? Eressos a-t-il perdu son statut de refuge édénique parce qu’une partie du monde est devenue plus sûre pour les personnes LGBT? Internet modifie-t-il les façons de faire communauté? 

A travers cette communauté éphémère et libre d’Eressos, Tzeli Hadjidimitriou garde la trace de modalités de luttes lesbiennes. Elle retrouve des images de corps nus, épanouis, sur lesquels est posé un regard lesbien. L’un n’allant probablement pas sans l’autre. 

Illustration 1
Que reste-t-il aujourd'hui de l'utopie lesbienne des années 70? © Tzeli Hadjidimitriou / Anemon Productions / Anemos Dimiourgias Productions

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