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Billet de blog 7 juillet 2025

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Ce que peut encore le cinéma

En projetant "From Ground Zero", un programme de 22 courts-métrages réalisés en 2024 par des gazouis, le Festival Résistances n’oublie pas la Palestine.

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En 2023, le Festival Résistances avait programmé un Zoom Pays sur la Palestine. En 2024, No other land, de Basel Adra et Yuval Abraham, qui n’avait pas encore reçu l’oscar du meilleur documentaire, avait été projeté en soirée d’ouverture. Cette année, Résistances a proposé lundi 7 juillet une séance spéciale Palestine avec la projection de From ground zéro.

From ground zéro - the untold stories from Gaza, est un projet mené par le réalisateur Rashid Masharawi. En 2023, au début de la guerre, il crée un fonds pour financer de très courts-métrages, réalisés par de jeunes gazaouis. « Ce qui se déroulait était tellement catastrophique que j’ai jugé important de donner la parole à des hommes et des femmes sur place, pour raconter leur survie au quotidien », explique le réalisateur. 

Les histoires sont très courtes, et même lorsque ce sont des fictions, elles témoignent du quotidien infernal des habitants de Gaza - dont on peine à imaginer qu’il ait pu s’aggraver encore. Nous suivons des jeunes femmes, des enfants, des hommes, des artistes... De cette composition mosaïque se détachent des impressions tenaces : le bruit incessant des drones, la mer, les tentes, les décombres, les corps sous les décombres, les bidons d’eau qu’on ne sait si l’on pourra les remplir, les téléphones qu’on ne sait où recharger… Chaque film évoque quelque chose d’irrémédiablement perdu. Et l’on est saisie d’émotion devant ces enfants, réalisant un atelier d’animation en stop motion, dont les mères ont écrit les noms sur le bras ou la jambe, pour le cas où leurs corps seraient retrouvés méconnaissables. 

Certains s’interrogent sur l’intérêt de filmer encore, comme Ahmed Hassona, qui rêvait de devenir cinéaste, ou Etimad, qui ne termine pas son film sur l’âne Wanissa, et vient témoigner face caméra de la douleur des deuils qui l’empêchent de continuer. L’écrivaine Diana El Shinawy le déclare : « personne ne va bien » ; la jeune Farah lui fait écho : « notre santé mentale est ruinée ». Tout l’enjeu de ces réalisations est alors de maintenir quelque chose de l'ordre de la création, et de dire No, non au désespoir. En filmant, en dessinant, en chantant… face à l’avalanche de douleurs, de destructions et de difficultés, certains et certaines tentent de garder espoir. Ne les oublions pas.

Un article plus complet, évoquant en détail les films, a été publié par Ramdan Bezine sur le site de la revue Orient XXI.

Illustration 1
Portrait fragmenté de Gaza © Masharawi Fund for Films and Filmmakers in Gaza

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