Amnesty international a projeté dimanche en salle off Les âmes perdues, de Stéphane Malterre et Garance Le Caisne. Ce documentaire retrace le combat juridique pour faire reconnaître et condamner les responsables de la répression qui s’est abattue sur le printemps arabe syrien en 2011, et qui se poursuit à l’heure actuelle.
Le film suit en particulier deux familles, une franco-syrienne et une hispano-syrienne. La Syrie n’ayant pas reconnu la CPI, les familles doivent tenter de faire instruire des plaintes par des juridictions nationales, à condition d’avoir aussi la nationalité du pays. Et cette démarche est loin d’être évidente.
En Espagne une femme souhaite porter plainte pour la mort de son frère Abdul, dont elle a identifié le corps dans le dossier César, du nom de code d’un photographe de l’armée syrienne qui a fait fuiter 27000 documents, destinés à des rapports administratifs sur les morts du régime. Mais sa belle-soeur, toujours en Syrie, risque des représailles. De même, en France, la famille de Mazzen et son fils Patrick, qui ne sait rien de leur sort, craint qu’ils ne soient exécutés s’ils sont encore vivants.
En 2022, deux anciens militaires syriens réfugiés en Allemagne ont été condamnés. Amnesty International milite pour que la France reconnaisse une « compétence universelle » à ses tribunaux afin d’instruire ce type de plaintes pour crime contre l’humanité.
Justice pour le peuple syrien.