Est-ce la chaleur ? La clim est-elle en panne ? On finit par ne plus comprendre ce que veut dire le président-député-maire de Nice, Christian Estrosi.
Sur son FaceBook, il écrit au sujet du référendum grec : « Les grecs ont voté non ! Je demande à François Hollande de ne pas se coucher devant Tsipras et ses alliés français que sont Marine le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Les Français ne peuvent plus continuer à payer les dettes d’un pays qui ne se réforme pas. » Là on ne comprend plus : la Grèce est une démocratie, elle en est même la créatrice. En outre comment peut-il se permettre de dire au chef de l’Etat « de ne pas se coucher devant Tsipras » ! Il n’est pas encore élu président de la République, mais simplement de la cinquième ville de France. Quand à la dette française, elle est plus importante que la grecque. Les grecs ne peuvent pas payer les dividendes des emprunts, pas la dette.
Ensuite surgit la mort de Charles Pasqua. Là Christian Estrosi décide de mettre les drapeaux de la ville en berne dès la nouvelle annoncée. Il argumente alors en disant « Pour tous les Français, cet homme originaire de Grasse restera un résistant engagé, un gaulliste aux convictions fortes et un ministre de l'intérieur qui a habité la fonction. Son humour, sa voix et sa lucidité manqueront à notre pays. ». Ce qui est vrai. Mais c’est oublier qu’il fut le fondateur du SAC et en dirigeait ses hommes de mains (Revoir d’ailleurs sur France 3 l’excellente rediffusion du reportage sur l’assassinat du juge Renaud), responsable de l’affaire d’Ouvéa, et surtout condamné par la justice pour complicité d’abus de biens sociaux et de recel pour financement illégal de campagne électorale.
Après un hommage à la Libération devant la croix de Lorraine, puis un déplacement à la cathédrale de Grasse, on lui écrit un long plaidoyer sur FaceBook où il souligne le combat commun qu’ils avaient eu concernant le traité de Maastricht en demandant au Français de voter non. Mais c’est bien son ami Nicolas Sarkozy qui a fait voter le traité de Lisbonne qui annulait celui de Maastricht.
Christian Estrosi est en réalité en difficulté. Nommé, sans vote du parti, tête de liste de Les Républicains, par Nicolas Sarkozy, il ne soulève pas l’enthousiasme pour les régionales de décembre prochain. Le sondage Ifop-Fiducial donne un premier tour serré : Front National 32%, Républicains-UDI 29%, PS-PRG : 17%. Mais le deuxième tout le serait plus encore : Républicains-UDI-MoDem 35%, Front national 33%, PS-PRG-Front de gauche et EELV 32%.
Estrosi dérape ? Pas vraiment il fait tout simplement les fonds de tiroir. Il faut dire qu’avec Eric Ciotti qui après le droit du sang, nous fait les radios osseuses des migrants, il a franchement besoin de se démarquer. De toute façon Ciotti le soutiendra au dernier moment, mais sera-ce le cas de l’électorat ?
Christian Gallo - © Le Ficanas ®