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Billet de blog 21 juin 2015

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Hollande au secours du clan Bouteflika

François Hollande a effectué une visite éclair à Alger. Pour être éclair, elle l’était vraiment, n’ayant coûté au président que neuf heures en tout et pour tout, y compris les vols aller-retour et les transferts, à Alger et à Paris. Pourquoi donc une telle visite de « complaisance », comme l’a qualifiée l’opposition algérienne qui y trouve une sorte de caution à un régime « tyrannique et compradore » ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

François Hollande a effectué une visite éclair à Alger. Pour être éclair, elle l’était vraiment, n’ayant coûté au président que neuf heures en tout et pour tout, y compris les vols aller-retour et les transferts, à Alger et à Paris. Pourquoi donc une telle visite de « complaisance », comme l’a qualifiée l’opposition algérienne qui y trouve une sorte de caution à un régime « tyrannique et compradore » ? Les Algériens y ont trouvé une ingérence dans les affaires internes du pays qui prépare, dans l’incertitude la succession du président Bouteflika, réduit par sa maladie chronique. Une ingérence dénoncée par les principaux opposants Ali Benflis, Karim Tabou et Mohcine Belabes.

« Mais si, jusqu’à un passé récent, la France se limitait à rappeler des principes généraux (respects des droits de l’homme, respect du pluralisme, etc), l’ingérence française prend de nouvelles formes, politiques et économiques » souligne le site Tout Sur l’Algérie (TSA) qui rappelle que « lors de l’intervention française au Mali, c’est Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, qui avait informé les Algériens de la décision prise par leur gouvernement  d’autoriser sans limite le survol du territoire algérien aux avions français ».

http://www.tsa-algerie.com/20150620/francois-hollande-une-ingerence-politique-qui-ne-passe-pas/

Dans ce contexte, la visite du président Hollande a été vue comme un soutien au clan du président Abdelaziz Bouteflika, mené par son propre frère Saïd qui ne veut pas que le pouvoir sorte de la famille restreinte et politique. En rencontrant le président algérien, affaibli par la maladie, et en lui délivrant, lors de la conférence de presse, à l’issue de cette rencontre, un certificat d’aptitude mentale, François Hollande dit aux Algériens : n’ayez crainte, vous êtes entre de bonnes mains, votre président est tout à fait conscient de ses faits et gestes. Message qui n’a pas été accepté par plusieurs acteurs politiques algériens dont l’ancien premier ministre Ali Benflis.

http://www.challenges.fr/politique/20150614.CHA6888/hollande-en-algerie-les-dessous-d-une-visite-eclair.html/

 
Le clan de Bouteflika est-il si important pour la France ? Et qu’en est-il des autres clans ? Pourquoi ne bénéficieraient-ils pas eux-aussi, du soutien de l’ancien colonisateur ? C’est que, en Algérie, la France continue à être l’ancien colonisateur, qu’on le veuille ou  non. Et cette croyance peut avoir de sérieuses implications sur les relations entre les deux pays. Les mouvements intégristes qui menacent l’Algérie d’une terrifiante déstabilisation, n’apprécient pas beaucoup la présence française, pour eux un facteur de détournement des croyants de leur mission sur terre. L’affaire n’est  pas négligeable, à un moment où le message de l’Etat islamique trouve des oreilles attentives un peu partout en Algérie et notamment auprès des populations abandonnées dans les régions presque sinistrées. Un Etat islamique en Algérie serait une catastrophe pour la région, mais surtout, la fin apocalyptique pour les 450 entreprises françaises présentes dans le pays. Or Daech est aux frontières depuis qu’il avait pris des villes libyennes. Comment défendre le territoire algérien qui est aussi un territoire économique français, face à ces hordes de fanatiques déterminés à fonder leur califat ? L’Algérie pourrait s’en occuper évidemment, surtout que son armée et ses services secrets connaissent bien le milieu du terrorisme.

L’intérêt pour la France d’une Algérie stable est évident. Toutefois, si on peut avancer une comparaison avec le pays voisin, le Maroc, on s’aperçoit que les deux pays n’ont pas la même valeur stratégique. Alors que l’intérêt pour le Maroc est majoritairement économique, l’intérêt pour l’Algérie est surtout politique. Un exemple très simple peut être donné par le volume des investissements des entreprises françaises dans les deux pays.

Renault a construit une usine au Maroc et une autre en Algérie. La première est dotée d’une capacité de production de 400.000 véhicules par an, contre seulement 45.000 pour la deuxième. L’usine de Tanger est destinée au marché mondial, l’usine algérienne est limitée marché local.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/11/10/renault-ouvre-sa-premiere-usine-en-algerie_4521044_3234.html/

 Ce n’est pas tout. Peugeot-Citröen vient d’acter son implantation au Maroc, une autre usine qui produira 90.000 véhicules et le double à terme, pour le marché international. La presse algérienne y a vu un échec retentissant de la politique industrielle algérienne, comme l’a souligné le quotidien Liberté qui ajoute une touche d’humour à son analyse : «  En attendant les révélations sur le projet de Peugeot chez nous, l’Algérie est une aire de stationnement à ciel ouvert ».

http://www.liberte-algerie.com/actualite/peugeot-quelle-usine-pour-lalgerie-227863

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