Place enfin à la campagne victorieuse de la gauche dans toute son extension !

Il aurait été souhaitable que l'union fût scellée avant le premier tour de la présidentielle. A coup sûr, le boulevard qui s'ouvrait ainsi à la gauche aurait abouti à une victoire certaine du camp progressiste, Macron et MLP auraient été renvoyés aux catacombes de l'histoire. Il n'en a malheureusement pas été ainsi, et nous nous trouvons confrontés dans l'immédiat à un nouveau quinquennat à la Louis-Quatorze, ainsi qu'à une prolifération inédite du virus fasciste. Au lendemain du second tour, la proposition (re-proposition) de l'union  a été mise sur la table, et des négociations ont été entreprises. Elles auraient pu aller plus vite : le temps qui nous sépare du premier tour est, somme toute, restreint, pour une campagne de cette importance capitale. Il ne faut pas moins que convaincre la majorité des Français qu'il existe un autre chemin pour notre société que celui d'un néo-libéralisme effréné, échevelé, sans complexes. Le premier mai eût été  une date symbole pour une union retrouvée (fête des travailleurs), le 3 mai aussi (étant donné l'anniversaire de la création du Front Populaire). Il aura fallu attendre le 6 Mai pour que l'ensemble des parties prenantes dans cette belle (et inédite sur beaucoup de points) aventure scellent l'accord de la NUPES.  Et permettent à tous les militants de mettre un terme à leurs appréhensions (et si cela ne marchait pas ? Après tant d'essais vains, après tant d'espoirs soulevés ?) et d'exulter comme il se doit. Maintenant, la locomotive à gagner peut partir, avec tous ses wagons (un maximum!). Maintenant, la voie est libre pour déployer les trésors d'invention pour faire bouger les citoyens, pour développer les arguments, exhiber les avantages d'une "cohabitation" au gouvernement avec les forces de régression sociale, démocratique, écologique, incarnées par Macron, propulsé au pouvoir non pas par une adhésion à son programme, mais par un soulèvement de la population contre l'éventualité d'un régime pire que le sien, "un choléra et une peste" en même temps, mais plus intense. Un mois entier (et quelques jours) reste devant nous : de quoi faire un boulevard à cette magnifique coalition (confédération, quel que soit le terme que l'on voudra lui donner). Une force multipliée, convergente, tendant à un seul but, la mise en place d'une majorité à l'Assemblée, contrepoids de taille à un président (oui, mal élu) qui sera empêché de diriger le pays seul dans une direction largement contestée. Là où régnait la discorde entre ces forces de progrès, là où les piques et critiques faisaient florès, régnera une harmonie, qui permettra de magnifier l'efficacité du combat, de le rendre plus percutant, plus acéré. Une perspective incroyable s'ouvre  à cette exceptionnelle union,  comme on pouvait le prévoir.