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Billet de blog 18 septembre 2025

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De Katmandou à Budapest : les démocraties face au feu de la corruption

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De Katmandou à Budapest : les démocraties face au feu de la corruption

Par Fleur Jourdan, avocate associée, Fleurus Avocats, déontologue

Un Parlement incendié, une Cour suprême dévorée par les flammes, un Premier ministre contraint de fuir... en septembre 2025, le Népal illustre de manière brutale ce que la corruption coûte aux démocraties.

L’étincelle fut le blocage, le 4 septembre, de 26 réseaux sociaux. Mais le combustible était déjà là : des décennies de corruption systémique, de népotisme et d’accaparement du pouvoir par une poignée de familles politiques. Le 8 septembre, des étudiants sont descendus dans la rue pour dénoncer ce système. La réponse fut sanglante. La jeunesse, a répondu en incendiant les institutions qui, à ses yeux, n’étaient plus que le masque d’un pouvoir corrompu.

Et le Népal n’est pas isolé. L’Europe n’est pas à l’abri. La Hongrie de Viktor Orbán en est l’exemple frappant. Des enquêtes ont révélé la somptueuse demeure du Premier ministre et l’enrichissement spectaculaire de son entourage, financés par des fonds publics et européens. La lutte contre la corruption est depuis devenu le mot d’ordre de l’opposition et de la jeunesse qui demandent l’alternance.

Là encore, ce que l'on nomme « capture de l’État », faisant référence à la manière dont les lois et la bureaucratie gouvernementale sont manipulées par des représentants du gouvernement et des entreprises privés, n’est pas une abstraction, mais une réalité qui sape la confiance démocratique.

Transparency International le mesure chaque année : là où la corruption est perçue comme endémique, les taux de participation chutent, la confiance dans la justice s’effondre, et la tentation de l’autoritarisme ou de la violence monte.

Ce constat a été posé dès la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ». Depuis la Convention des Nations unies contre la corruption, adoptée à Mérida en 2003, impose aux États de prévenir, détecter et sanctionner ces dérives.

La lutte contre la corruption n’est donc pas une question anecdotique, purement procédurale ou un luxe démocratique. C’est une condition de survie de nos institutions.

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