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Billet de blog 14 juillet 2025

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"l'heure des prédateurs"

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On sentait plus que venir la musique martiale du 13 juillet, prélude à l’orchestration du 14, tant de signes avant-coureurs la sous-tendaient. Ne serait-ce que l’augmentation des dépenses militaires mondiales sans précédent historique, à peine l’humanité sortie de la fameuse pandémie qui ne la décima pas.

Et c’est qu’il ne fallait pas qu’une nation productrice et vendeuse de produits mortifères telle que la nôtre, siégeant dans le top 5, restât en rade. L’Allemagne, maintenant plus décomplexée que jamais en matière militaire, CDU devant et SPD derrière, même si en mauvaise passe économique depuis les mésaventures covidiennes et plus récemment du fait des vitupérations d’un agent immobilier sénile à la tête de la nation capitaliste phare ; l’Allemagne, donc, fait ses choux gras des champs de bataille russo-ukrainiens depuis au moins deux ans, nourrit les exactions de « la seule démocratie au Moyen-Orient » et met les bouchées doubles en matière de réarmement.

Une annonce du chef de l’État français en mauvais état a donc été alors trumpetée euh : trompetée la veille du grand rituel militaire du 14 juillet. Un défilé et des pétarades comme les mettent en scène la Corée du Nord et la Russie, à l’aune de leur calendrier historique. Toujours est-il : le maître des horloges convoque maintenant « l’heure des prédateurs », la prose présidentielle persiste décidément dans la sémantique carnivore . Pour nous préparer à une boucherie ? En attendant, on dégaine les esses. Accrochons-nous.

Quel homme que ce chef d’État qui connaît si bien la guerre pour n’y être jamais allé, n’y avoir été jamais envoyé ! Un chef des armées, appendice non négligeable de réminiscence du pouvoir monarchique absolu (lui-même sous-produit de la monarchie divine monothéiste), qui à l’instar de ses prédécesseurs n’hésitera pas à mouiller sa chemise ou plutôt la vôtre pour défendre « la liberté », assurer « la sécurité », résister aux « menaces existentielles » . En Europe , en France. La sombre image de chars russes aux portes de la Ville Lumière n’a pas été clairement évoquée, mais elle est peut-être sous-jacente ; cela fait du chemin jusqu’à l’Extrême-Occident pour une puissance en essoufflement démographique, mais enfin il faut bien alimenter les discours et les peurs.

Le complexe militaro-industriel se pourlèche les babines : « la menace existentielle » n’est plus le Covid-19 ni la dégradation accélérée de notre planète, mais des thèmes avec lesquelles elle peut faire son beurre.

L’État français va donc produire plus d’ armes encore, c’est le chanoine de Paris de notre République laïque qui l’a dit; il conviendra bien évidemment de les utiliser et les vendre, car on ne va quand même pas gâcher l a marchandise. Un ennemi, sinon plusieurs, sont et seront désignés, de nobles-causes-toujours-tu-m’intéresses jetées en pâture et bien sûr certains mots qui sonnent jusqu’à vous assourdir sans cesse répétés. Ces derniers ont déjà été assénés, les communicants vaseux assureront qu’ils le soient récurremment.

La noble cause ? : « Défendre les valeurs de la démocratie » (libérale, « de confort »), on vous dit. Cela inclut: défendre les multinationales tentaculaires jamais rassasiées ; les nouvelles technologies si redoutés par leurs propres initiateurs qu’ils songent à se réfugier dans un bunker en Nouvelle-Zélande ou en Alaska voire à émigrer sur Mars ; défendre des valeurs qui robotisent l’être humain, l’asservissent et l’abêtissent, encouragent l’ addiction numérique pour en même temps prôner la responsabilisation individuelle afin de se dédouaner de toute conséquence fatale . Vous savez, cette même démocratie qui a aboli la peine de mort, mais qui ne rechigne nullement à vendre du matériel militaire par exemple au gouvernement d’extrême-droite et suprémaciste d’un État religieux dont les frontières ne sont jamais fixées - mais sans doute leur Dieu jaloux et exclusif l’a-t-il voulu ainsi - afin que cet État, dont l’épithète « démocratique » (pour ne convoquer que ce prétendu argument) laverait aussi bien la main droite que la main gauche, puisse parfaire ses exactions, ses massacres, un génocide.

Il est possible que pas un ne vaille mieux que l’autre. C’est la folie. Les histoires de massacres qui ne souffrent que de courtes pauses, le temps d’oublier un peu le dernier pour remettre ça.

Sans doute la tradition guerrière d’Homo sapiens dont les balbutiements remontent à une période nommée Néolithique, et qui depuis n’a jamais cessée, a la peau dure. Aujourd'hui, l’auto-centrisme, la bassesse, la cupidité, l’ignorance, et la cécité volontaire connaissent plus que jamais leur heure de gloire -percutante illusion, fantasme suicidaire, paradigme du déni.

Donc, on sonne l’alarme avec « l’heure des prédateurs ». La présente et future chair à canon appréciera.

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