La retraite : Le patrimoine de celles et ceux qui n’en ont pas !
Précision sur notre position
Parce que le sujet des retraites est mis à l’agenda gouvernemental, il nous a semblé nécessaire, de préciser notre position.
Des avancées ont été faites par le gouvernement. C'est le cas de la contribution des revenus du capital comme partie de sources de financement. Toutefois, les membres du Bureau national de notre Motion se sont abstenuEs au moment du vote sur le Texte d'orientation socialiste sur les retraites, notamment en raison de l'article stipulant qu'un « allongement de la durée de cotisation, après 2020 est possible », ce qui est inacceptable.
Vous avez dit : « impossible! »
La France n’a jamais été aussi riche, la production aussi forte, et pourtant ce qui a été possible dans la France dévastée d'après-guerre, et dès la Libération, à savoir créer la sécurité sociale, la retraite par répartition et une politique familiale semble aujourd’hui impossible !
Il n’en est rien ! Il suffit d’avoir la volonté !
Dans ce système où la finance fait la loi, poser le problème des retraites, c’est poser la question de leur financement mais aussi penser à rééquilibrer les comptes des régimes et s'assurer que la dette ne pèsera pas encore plus sur les générations futures.
A la recherche d'une réforme du financement juste et efficace des retraites
Toute réforme des retraites se doit d'allier justice sociale et efficacité économique. Le COR (Conseil d’Orientation des Retraites, créé en 2000) propose des solutions qui semblent efficaces économiquement mais qui ne présentent pas toutes les garanties de justice sociale. Ainsi, la hausse des cotisations sociales, la baisse ou la dés-indexation des pensions de retraite vis-à-vis des prix, la progression du nombre d'annuités et enfin l'allongement de l'âge minimum légal de départ à la retraite permettent de percevoir une pension à taux plein.
Depuis 30 ans, la droite n’a cessé de revenir sur nos acquis !
Aucun des militants socialistes n’oubliera les manifestations de 2010. Nous y étions présents en masse aux cotés des syndicats.
On nous dit que l’espérance de vie augmente et qu’il est donc logique de travailler plus longtemps, mais on oublie de dire que la productivité des travailleurs a été multipliée par 5 en 60 ans !
Vit-on 5 fois plus longtemps ? Non ! Cet argument n’est donc pas valable.
Nous pensons qu’il n’y a pas d’urgence à engager une nouvelle réforme, qu’il convient de revoir le calendrier proposé et de faire de cette réflexion sur les retraites une grande cause nationale qui associe tous les citoyens.
Rappelons que 80% des personnes de plus de 62 ne sont pas en activité.
Rappelons que 4 personnes sur 10 sont sans activité rémunérée à partir de 55 ans.
Rappelons que 60 % de ceux qui prennent leur retraite sont sans activité au moment de la liquidation.
Rappelons que plus de 10% de la population active est au chômage dont le ¼ est constitué des jeunes de moins de 25 ans.
Pas de ponction supplémentaire, pas d'allongement de la durée du travail !
il n'y a pas de solution unique et universelle.
nous appelons les militants à signer cet appel, issu d’un travail participatif.
nous demandons la mise en œuvre de 10 propositions militantes.
Appel : 10 Propositions Justes et Efficaces
1 - POUR un système de comptes individuels de cotisations
Chaque salariéE connaîtra à tout moment le montant de sa pension de retraite. Ce système supprimera les décotes injustes qui constituent une double peine et permettra de tenir compte des aléas de la vie professionnelle.
2 - POUR une réforme de l'assiette des cotisations sociales
Il paraît injuste que les cotisations ne reposent que sur la masse salariale (cotisations patronales et salariales) alors que l'on pourrait faire contribuer aussi les entreprises en fonction des richesses créées.
3 - POUR une CSG progressive
Une refonte en profondeur de notre système fiscal doit être menée en instaurant une CSG progressive, avec une assiette plus large, touchant un ensemble de revenus plus vaste.
4 - POUR un relèvement du minimum vieillesse
Le relèvement des minima retraite à un niveau proche du SMIC (entre 85 et 95%) permettrait de limiter les inégalités liées aux carrières hachées des femmes, et celles qui concernent de plus en plus les hommes qui sont confrontés aux mêmes difficultés, surtout lorsqu’ils sont peu qualifiés ; et celles des Personnes en situation de handicap maintenues délibérément en situation de pauvreté. Redéployer les droits familiaux à la retraite des femmes qui sont inférieurs d’un tiers à ceux des hommes, y compris les réversions.
5 - POUR une sécurisation des retraites
Nous proposons de placer les avoirs du Fonds de Réserve des Retraites (FRR, création en 2001) dans la construction de logements. Sans oublier de rétablir au préalable et pérenniser (au moins jusqu’en 2050) le dit FRR par la loi, en privilégiant le logement à finalisation sociale (Location ou Acquisition).
6 - POUR une prise en compte de la pénibilité du travail
L’espérance de vie est différente selon les emplois. Ceci peut justifier des bonus en trimestres dans le cadre de fonctions particulières (travail de nuit, en extérieur, insécurité, stress, reconnues comme dégradant la santé).
7 - POUR l'intégration de la durée des études
L'augmentation de la durée des études permet des gains de productivité. Le temps d’études doit donc être pris en compte au moins pour la moitié comme un temps cotisé.
8 - POUR une réduction du temps de travail
Intégrer l’idée d’un départ progressif à partir de 55 ans avec en parallèle une véritable innovation que représente la réduction du temps de travail. Le transfert de compétence peut se faire lors de la cessation progressive d’activité tant dans le privé que dans le public.
9 - POUR une nouvelle et puissante dynamique de l'économie
Nous proposons de mener une politique volontariste de transition énergétique et écologique, à la fois soucieuse de la santé et de l'environnement, tout en la planifiant.
10 - POUR un revenu d'existence digne
Notre revenu dépend de notre travail mais aussi du capital social collectif que nous créons tous,là où nous sommes, c'est-à-dire du savoir-faire des générations antérieures qui conditionne l'ensemble des connaissances et des compétences que nous développons. Hormis les aides à la personne pour incapacités physiques ou mentales, « le revenu d'existence digne » alloué à chacunE, sera cumulable avec les autres revenus d'activités et viendra se substituer aux revenus de transferts actuels.