Je viens de lire avec attention la tribune de Michel SAPIN publiée dans le Monde, intitulée "Vérité et Volonté".
Je ne suis pas une grande économiste, simplement une citoyenne ordinaire appartenant à la classe dite "moyenne".
J'ai cependant retenu des quelques cours d'économie que j'ai suivis, que la création d'emploi intervenait à partir de 2.5 % de croissance !
• La vérité donc, contrairement à ce que l'on nous fait croire depuis maintenant des lustres c'est qu'en dessous de ces fameux 2.5% il n'y a pas de création d'emploi mais destruction. Quelque soient ce que disent le FMI, l'OCDE ou la Commission Européenne.
• La vérité, ensuite c'est de dire que la faible inflation est essentiellement due aux prix de l’énergie (gaz, pétrole) et que sans eux nous sommes en réalité en déflation ! Qui dit déflation dit baisse de la consommation et donc baisse de la production donc baisse de l'emploi, voire même baisse des salaires.
• La vérité, c'est dire que la déflation, c'est moins de recettes pour l'Etat bien sur mais aussi pour les citoyens, c'est dire aussi que les charges de remboursement des crédits et des dettes restent elles identiques et vont donc peser plus lourdement sur l'Etat bien sur mais aussi sur les ménages qui ont des prêts.
• La vérité, c'est de dire que la puissance publique devient de ce fait de moins en moins protectrice pour les plus faibles d'entre nous.
• La vérité, enfin c'est de dire que nous sommes bien faibles face à l'inflexibilité de l'Allemagne et que nous n'avons pas encore réussi à créer un rapport de force en faisant alliance avec les pays du sud de l’Europe pour peser sur la politique libérale d'Angela Merkel.
Face à la vérité des faits, c’est la volonté politique qui doit prévaloir pour redresser la situation.
• La volonté politique c’est d’examiner avec attention les effets produits par les premières mesures prises en faveur des entreprises l’année dernière par la création du CICE. Ce crédit d’impôt aux entreprises a-t-il produit des effets ? Force est de constater que non. Il convient donc d’agir pour rectifier le tir.
• La volonté politique c’est de mettre en œuvre le pacte de responsabilité et de solidarité qui a été voté en l’assortissant d’un contrôle strict de l’utilisation des marges ainsi dégagées par les entreprises.
• La volonté politique c’est de dire aux français ce que représentent réellement les cotisations sociales versées par les entreprises pour leur propre compte et pour le compte des salariés eux-mêmes.
• La volonté politique, c’est de faire des économies là ou elles sont nécessaires mais aussi redéployer des crédits là ou ils sont utiles et ne pas laisser se développer des rentes de situations.
• La volonté politique, c’est réduire les empilements de mesures sans remise à plat de ce qui existe déjà.
• La volonté politique, enfin c’est d’oser taper du poing sur la table en Europe pour créer de véritables solidarités et lancer une politique d’investissement pour relancer la machine économique.
Il y a urgence à agir si nous ne voulons pas sombrer dans une récession dramatique qui fera le lit des extrémistes. Nous avons connu dans d’autres temps des situations telles que celle que nous vivons aujourd’hui. Il convient que le gouvernement en prenne toute la mesure et que la France pèse de tout son poids pour faire émerger une Europe politique.