Après la première rencontre sur la sociale écologie organisée le 21 septembre 2024 à Beaucouzé à l’initiative de Grégory Blanc, il nous a semblé utile de rappeler aux participants et aux angevins intéressés par le sujet, les principes qui régissent notre projet en ce qui concerne la sociale écologie et de proposer des solutions concrètes.
Le défi qui s’impose à nous est d’inscrire l’activité humaine dans le cadre des limites planétaires. Pour y répondre nous devons procéder à une bifurcation écologique de notre économie.
Il s’agit de changer la façon dont nous produisons, consommons et échangeons pour nous mettre en harmonie avec la nature tout en garantissant des conditions de vie dignes. Cela doit donc être planifié. C’est la “règle verte”. Soit l’obligation, à l’échelle de la France, de ne pas prélever sur la nature plus de ressources renouvelables que ce qu’elle peut reconstituer, ni de produire plus de pollutions et de déchets que ce qu’elle peut supporter.
La règle verte doit être inscrite dans la Constitution. Elle permettra d’empêcher le droit de propriété de prévaloir sur la protection de l’eau, de l’air, de l’alimentation, du vivant, de la santé et de l’énergie. :
- Une stratégie nationale bas-carbone à la hauteur des défis climatiques, avec notamment la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre de 65% en 2030 par rapport à 2020
- L’évaluation de la pertinence écologique et sociale de chaque loi ou projet d’infrastructure d’ampleur
- L’obligation d’un bilan écologique global pour tout projet industriel ou d’aménagement, comprenant ses conséquences en matière d’empreinte écologique et d’impacts sur la santé
- La collectivisation des biens communs et services essentiels
- L’élimination progressive des produits néfastes pour la santé et dommageables pour l’environnement par la fixation de normes et d’interdictions
- Des obligations d’indépendance des recherches sur l’impact des produits phytosanitaires sur la biosphère et la santé humaine, et leur interdiction à la vente pour les plus dangereux (glyphosate, néonicotinoïdes)
- Engager un plan d’urgence pour la dépollution et la décontamination rapide des régions durablement polluées
- L’obligation, pour les branches industrielles, de fabriquer des produits éco-conçus : utilisation minimum de matière première non renouvelable, priorité aux mono-matériaux plutôt qu’aux multi-matériaux et composites plus difficiles à récupérer. Un allongement des durées de garantie obligatoire permettra de lutter contre l’obsolescence programmée. La réparation, le démontage, la réutilisation et le recyclage devront être prévus dès la conception
- Une impulsion donnée à la diversification des technologies, en tenant compte de leur robustesse et de leur accessibilité
- La limitation drastique de l’activité publicitaire à objet commercial et la suppression des panneaux numériques publicitaires
Cette bifurcation écologique ne peut se concevoir sans repenser le calcul de la richesse et sa répartition. Celle-ci doit être juste.
Les 10% les plus riches du pays ont émis autant de CO2 que la moitié la plus pauvre. Les inégalités sont extrêmes,
Les 10% de Français·es les plus pauvres polluent 8 fois moins que les 10% les plus riches.
Pourtant, ce sont les classes populaires qui subissent en premier les conséquences.
Le produit intérieur brut (PIB) ne mesure pas le niveau de bien-être, ni ne rend compte des services rendus par les activités sociales ou culturelles, ni ne comptabilise le coût des dégâts écologiques, tandis qu’il intègre leur réparation. La règle verte nécessite donc de nouveaux indicateurs de progrès humain.