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Florence Hugues

Scénariste, réalisatrice, animatrice d'atelier auprès du jeune public (9-18 ans)

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Billet de blog 15 octobre 2022

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L’ART DE LA JOIE

« Comment pouvais-je le savoir si la vie ne me le disait pas ? »

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Vous avez entendu la voix de Béatrice ? Carminé est parti et elle a deviné le vide dans lequel je suis tombée et que j’ai besoin d’elle. 

C’était mon intention jusqu’à il y a quelques minutes, devant le souvenir de l’une de ces étapes obligées que la vie vous impose : celle d’être abandonné ou d’abandonner, de taire l’épisode de l’abandon de Carminé. Mais ses mots se sont emparés du droit de vivre sans l’accord de mon intelligence, comme i advient toujours dans les « affaires de cœur ». Mais ne vous inquiétez pas. Je n’irai pas vous raconter pas après pas le combat que chacun mène pour oublier.  Je souffris exactement comme tout le monde. Mais l’amour n’est pas absolu et pas d’avantage éternel, et il n’y a pas seulement de l’amour entre un homme et une femme, éventuellement consacré. On peut aimer un homme, une femme, un arbre, et peut-être même un âne, comme le dit Shakespeare. »

« Le mal réside dans les mots que la tradition a voulu absolus, dnas les significations dénaturées que les mots continuent à revêtir. Le mot amour mentait, exactement comme le mot mort. Beaucoup de mots mentaient, ils mentaient presque tous. Voilà ce que je devais faire : étudier les mots exactement comme on étudie les plantes, les animaux…Et puis, les nettoyer de la moisissure, les délivrer des incrustations de siècles de tradition, en inventer de nouveaux, et surtout écarter pour ne plus m’en servir ceux que l’usage quotidien emploie avec le plus de fréquence, les plus pourris, comme : sublime, devoir, sentiment, piété sacrifice, résignation. »

 « Et jamais je ne l’avais vue aussi rayonnante et « pure », comme le dit Carlo, que ce matin-là dans l’éclat du soleil et de ses voiles blancs de mariée. Mais devant la porte de l’église, je m’arrête, parce que je ne me rappelle plus qu’une grand ennui à supporter, qui est celui de tous les mariages, baptêmes et premières communions auxquels j’ai été obligée d’assister. Et je rentre à la maison juste à temps, car l’exaspération de cette longue cérémonie avait réveillé dans ma chimie interne une haine latente que, je ne sais comment, j’avais réussi à tenir en respect durant ces mois de formalités, de traditions, de rites. Certes, la beauté et la sérénité de Béatrice heureuse avaient été une compensation, mais encore dix minutes d’encens, d’embrassades et de larmes, et je la détestais pour ma vie entière. »

 «  Je ne veux pas la haïr, mais ce « menteuse » qui depuis des jours et des jours me poursuit, me contraint à repartir dans le passé à exhumer de nouveau, douloureusement, toutes les phrases de mère Leonora, de Gaza, de ma mère, phrases que j’avais préféré ensevelir avec leurs corps morts. Mais on n’ensevelit personne tant qu’on n’a pas compris jusqu’au bout ce que ces personnes disaient. Et que disaient-elles ? La femme est ennemie de la femme comme l’homme, et autant que lui. »

« - Mais qu’y a-t-il, Stella, Elena, pourquoi les séparez-vous ?

-Mais elle courait comme une garçonnasse, Princesse ! Elle va tacher sa petite robe.

Voilà comment commence la division. Selon elles, Bambolina, à cinq ans seulement, devrait déjà bouger différemment, rester bien sage, les yeux baissés, pou cultiver en elle la demoiselle de demain. »

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