Lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon
Je suis une femme, j’ai été une militante déterminée à Nanterre en 1966 contre les fachos qui faisaient des descentes sur le campus de Nanterre ou devant le théâtre de l’Odéon où ils voulaient interdire la représentation des Paravents de Genêt. Combattante n 1968 bien sûr. J’ai été et reste une militante des droits des femmes. Irréductible. Et persuadée que les femmes sont l’avenir de l’humanité, et aussi des électrices peu favorables à l’extrême-droite dans quelque pays que ce soit. Je suis présente au Rwanda depuis 2004 auprès des rescapés du génocide des Tutsi ; et à Calais et ailleurs pour l’accueil des migrants.
Aujourd’hui nous sommes face à une situation très difficile et complexe. Pour moi et pour beaucoup d’autres, l’objectif est d’empêcher à tout prix que l’extrême-droite en France rejoigne le score des extrêmes-droites européennes qui sont légion comme vous le savez et comme leurs réunions le démontrent.
Pour se dégager de cet empire de la mort, il faut mettre fin aux luttes fratricides, qui dans l’immédiat minent tout autant la droite et la gauche. Je ne cherche pas à savoir d’où viennent les dénonciations justifiées de Fillon, de sa corruption, de son népotisme. Beaucoup désignent en privé celui ou ceux qui cherchent à le « descendre ». A gauche, pareillement, les apparatchiks du PS s’inféodent à Macron. Pour eux aussi la pulsion de mort est aux postes de commande. Hollande déclare que Valls a adopté « la place du mort ». Bien-sûr il a mis à mort Hollande, et par là-même s’est mis en posture de mort.
Ne pourrions-nous pas sortir de ces postures suicidaires ?
Ne pourrions-nous pas nous rassembler pour tenter de défaire le camp de la droite et faire exister celle des citoyens ?
Pour moi, la réponse est « Oui » !
Mon objectif n’est ni le renforcement du parti socialiste, son sauvetage in extremis – après les incessantes trahisons qui ont été les siennes, ni sa destruction – puisqu’il s’est de facto autodétruit. Il est vital que le peuple de gauche s’exprime, soit présent et fort. Aux côtés de vous, de Benoît Hamon (lâché par l’appareil du parti qui choisit Macron), des écologistes.
Hasta la victoria, siempre !
Salutations militantes,
Florence Prudhomme