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Idriss Déby Itno a assuré la présidence tournante de l’Union africaine pendant un an, jusqu’au dernier sommet d’Addis Abeba en janvier 2017, quand il a passé le relai au guinéen Alpha Condé. Sa présidence avait été marquée par de très ambitieux projets de réforme dont l’objectif était de faire prendre son indépendance réelle à l’organisation panafricaine, en particulier vis-à-vis des tutelles étrangères.
Le 24 avril dernier, le président tchadien a repris du service pour l’UA. Il s’est rendu à Conakry –sa deuxième visite à Alpha Condé en trois mois depuis que celui-ci est président de l’UA- pour une rencontre de haut niveau. Aux côtés du président guinéen, il a retrouvé son homologue rwandais Paul Kagamé, qui est en charge de la réforme des institutions au sein de l’organisation panafricaine, et un interlocuteur qu’il connaît bien en la personne du Président de la Commission de l’UA, son ancien ministre Moussa Faki Mahamat.
Les quatre hommes se sont entretenus principalement de la mise en œuvre de la taxe de 2% à l’importation. Tous les Etats membres collecteraient cette taxe sur l’entrée de marchandises sur le continent, ses dividendes constituant l’ossature du budget de l’UA (à l’heure actuelle, celui-ci est abondé à 75% par des fonds d’aide multilatéraux). Le principe de cette taxe a été acté, sur proposition d’Idriss Déby Itno, au dernier sommet d’Addis Abeba. Les membres des 55 délégations de l’UA se sont prononcés en sa faveur à l’unanimité. abondé à 75% par des fonds d’aide multilatéraux). Le principe de cette taxe a été acté, sur proposition d’Idriss Déby Itno, au dernier sommet d’Addis Abeba. Les membres des 55 délégations de l’UA se sont prononcés en sa faveur à l’unanimité.
Reste aujourd’hui à arrêter les mécanismes précis de mise en œuvre de cette mesure qui ouvre la voie d’une indépendance véritable de l’UA par la maîtrise de son budget en amont et en aval. S’eprimant en marge de cette rencontre, le président Déby Itno a affirmé : « Aujourd’hui, nous devons franchir un palier de taille en marquant notre engagement à donner corps à cette réforme déterminante pour la vie et le futur de l’Union africaine ».
Ce qui est certain après cette réunion de Conakry, c’est que celui qui a été l’artisan de la conception de cette mesure en tant que président de l’UA semble déterminé à agir en faveur de sa mise en œuvre. Il y a fort à parier qu’Idriss Déby est loin d’avoir dit son dernier mot sur ce sujet, dont l’enjeu dépasse le seul Tchad et concerne l’essor d’un continent tout entier.